Lutte contre le narcotrafic : un durcissement des sanctions en discussion au Sénat
Depuis le mardi 28 janvier, le Sénat se penche sur une proposition de loi transpartisane visant à intensifier la lutte contre le narcotrafic. Face à un fléau qui gangrène les territoires français, les parlementaires ultramarins affichent une position unanime : la situation du trafic de stupéfiants est "devenue intenable."
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Ce texte prévoit un durcissement des sanctions, une réorganisation de l’arsenal judiciaire et un renforcement des dispositifs sécuritaires. Très largement soutenu par les parlementaires ultramarins, il pourrait néanmoins susciter davantage de débats à l’Assemblée nationale.
« Il n'est jamais trop tard pour réagir »
Au sein du Sénat, la lutte contre le narcotrafic ne fait pas débat. Tous les groupes politiques soutiennent la nécessité d’un durcissement des mesures, en particulier dans les territoires ultramarins, affirme Micheline Jacques, sénatrice de Saint-Barthélemy et présidente de la délégation Outre-Mer.
C'est un sujet de préoccupation dans tous les territoires ultramarins, pas seulement dans les Antilles. Il faut taper du poing sur la table et agir. Peut-être est-il un peu tard, mais il n'est jamais trop tard pour réagir.
Cette urgence est également partagée par plusieurs sénateurs socialistes, à l’image de Catherine Conconne, la sénatrice de Martinique, qui défend l’idée d’une réponse pragmatique et adaptée à la réalité du terrain.
Il faut sortir des postures idéologiques. Arrêtons de penser qu’être de gauche signifie être opposé aux mesures de sécurité. Nous faisons face à des réseaux mafieux qui utilisent des moyens toujours plus sophistiqués pour générer des profits. Il faut adapter notre réponse en conséquence et cesser de tergiverser », a déclaré la sénatrice martiniquaise.
Un débat plus incertain à l’Assemblée nationale
Si le texte fait l’unanimité au Sénat, son adoption à l’Assemblée nationale pourrait s’avérer plus houleuse. Certains députés de gauche, notamment de La France Insoumise (LFI) et du groupe Gauche Démocrate et Républicaine (GDR), dénoncent des mesures liberticides et pointent du doigt les dérives sécuritaires, déjà constatées en Guyane avec l’instauration du « 100 % contrôle ».
Néanmoins, une partie des socialistes de l’Assemblée nationale semble prête à soutenir cette proposition de loi, comme l’a laissé entendre le député guadeloupéen Elie Califer.
La situation est intenable. Il ne s’agit pas simplement d’une question de sécurité, mais de protéger nos enfants et d’empêcher nos territoires de sombrer dans la violence. Nous ne devons plus être seulement des zones de transit pour le trafic de drogue. Ce n’est pas une philosophie sécuritaire, mais une philosophie de responsabilité
Si les parlementaires ultramarins semblent majoritairement favorables à un durcissement des mesures, le texte devra encore franchir l’épreuve de l’Assemblée nationale, où des voix discordantes risquent d’animer les discussions.
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