Nouvelle motion de censure examinée à l'Assemblée nationale ce mercredi
Même si elle a peu de chance d’être adoptée, une nouvelle motion de censure sera examinée ce mercredi 19 février à l’Assemblée nationale. Elle devrait bénéficier d'un soutien plus large que les précédentes, puisque ce sont les socialistes qui l'ont déposée, via le recours à l'article 49-2 de la constitution qui met en cause la responsabilité du gouvernement.

Ce sont les propos de François Bayrou, défendus à l'Assemblée nationale fin janvier, sur le présumé « sentiment de submersion » migratoire ressenti pas les Français, qui a déclenché cette motion dite « spontanée ».
Contre un virage trop à droite
L'enjeu est donc symbolique, notamment pour les députés ultramarins qui devraient majoritairement soutenir cette censure.
Les députés socialistes ne transigent plus. Ils voteront la censure du gouvernement Bayrou, après n'avoir pourtant pas soutenu les dernières motions déposées par LFI sur les budgets. Et c’est sans regret pour Jiovanny William :
Aucun regret. Nous l'avons fait en conscience. Nous avions besoin d'un budget et aujourd'hui, ce que nous mettons là, c'est un point d'honneur à ce que le gouvernement soit conscient des enjeux.
Ces enjeux pour les socialistes, ce sont les intentions de l'exécutif qui vireraient vers la partie la plus à droite de l'hémicycle. Il y a eu ce mot de « submersion » du Premier ministre qui a entraîné la motion, mais aussi, plus récemment, les positions d'autres membres du gouvernement pour Elie Califer.
Il faut entendre le ministre de la Justice qui vous dit qu'il est prêt à remettre en cause le droit du sol sur l'ensemble du territoire national. Et c'est bien l'objet de la motion de censure d'interpeller, de ramener ce beau monde-là sur le chemin, sur la route de la République, de la promesse républicaine et qu'il ne faut pas se laisser absorber ce mauvais vent qui semble porter le Rassemblement national. On voit certains ministres, et pas des moindres, courir après ces thèses-là.
Les socialistes alertent
Une motion pour alerter, et qui sera soutenue par la quasi-totalité des forces de gauche, comme le confirme l'élue GDR de la Réunion, Emeline K/Bidi.
La motion de censure du Parti socialiste, elle, fait état de ces valeurs qui nous rassemblent, qui sont mises en péril. Ce gouvernement qui dit vouloir lutter contre l'extrême droite a en réalité en son sein des personnes qui partagent ces idées et nous ne pouvons pas tolérer, au-delà de la question de l'illégitimité politique, cette trajectoire qui se dessine.
En revanche, après avoir laissé planer le doute, le RN ne la votera pas, ce qui rend improbable la chute du gouvernement. Les LIOT non plus ne devraient pas la soutenir, à écouter Olivier Serva.
La censure aujourd'hui, nous réfléchissons. À priori, majoritairement au groupe LIOT, on ne va pas la voter parce que de toute façon, ça ne changera rien au fait que le gouvernement tombe ou pas, il ne va pas tomber.
Pas de censure à l'horizon, donc, mais est-ce que cette alarme socialiste fera changer de cap au gouvernement ? Rien n'est moins sûr pour un exécutif qui a rarement fait preuve d'ouverture à gauche ces derniers mois.