Conflit social au SMGEAG : 112 000 personnes toujours privées d’eau ce mercredi soir
Invité de notre journal de 18 heures, le préfet de Guadeloupe, Xavier Lefort, a indiqué que près de 112 000 personnes étaient toujours privées d’eau ce mercredi soir (19 février). Il espère le retour à un « fonctionnement acceptable » du réseau de distribution à partir de demain jeudi.

En fin de journée ce mercredi (19 février), le Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de Guadeloupe signalait encore de fortes perturbations dans la distribution de l’eau en raison du mouvement social en cours.
Selon le SMGEAG, la situation entraîne des baisses de pression ainsi que des interruptions de service dans plusieurs communes, notamment Les Abymes, Le Gosier, Petit-Bourg, Pointe-à-Pitre, Baie-Mahault, Morne-à-l'Eau, Capesterre-Belle-Eau, Terre-de-Haut, Terre-de-Bas, Goyave, Trois-Rivières, Sainte-Anne, Saint-François et La Désirade.
Invité de notre journal de 18 heures, le préfet de Guadeloupe, Xavier Lefort évoquait le chiffre de 112 000 personnes privées d’eau ce mercredi soir dans l’archipel.
11 communes sont plus concernées.
« Mise en danger »
Le préfet a une nouvelle fois condamné avec la plus extrême fermeté les actes de sabotages sur le réseau d’eau du SMGEAG :
Aucune raison ne justifie de mettre en danger la vie de nos concitoyens. Aujourd'hui on a des centres hospitaliers qui sont en difficulté, des centres de dialyse qui sont en difficulté. On est obligé de reporter des dialyses. J'espère qu'elles pourront se faire dans les temps et dans des bonnes conditions pour les personnes concernées. Quels que soient les différends qu'on peut avoir, quelle que soit la nature d'un conflit social, rien ne justifie ce qui s'est passé et qui sont des pratiques des pratiques de sabotage. Quand on vidange un réservoir dans une usine ou quand on tourne une vanne pour que l'eau s'arrête, c’est ça la réalité.
Le point de situation
Ce mercredi matin, le centre opérationnel départemental a été activé préfecture. L’objectif, rétablir le plus rapidement possible le fonctionnement normal de la distribution.
Le préfet est revenu sur les avancées réalisées :
Une première opération a été conduite ce matin sur le Sud de la Grande-Terre, puisque le captage de l'Espérance et l'usine Deshauteurs qui avaient été endommagées. Tout simplement, on a volé le matériel qui permettait de faire fonctionner le captage de l'Espérance. L’usine de Deshauteurs refonctionne. Et donc on va retrouver un fonctionnement normal sur Saint-François, Sainte-Anne et La Désirade.
Ce qui est plus préoccupant à ce stade, note le préfet, c’est la situation du Feeder :
Le Feeder, c’est le gros tuyau qui alimente depuis la Basse-Terre la Grande Terre et toutes les communes qui sont sur le trajet, depuis Trois-Rivières jusqu'au Gosier, sont impactées en passant par Petit-Bourg, par Goyave, etc. On a une baisse de pression qui ne permet plus d'alimenter les bénéficiaires et les usagers de l'eau. On est en train là aussi de rétablir la situation. Il faut refaire fonctionner les usines qui alimentent le Feeder. Et ça, c'est vraiment la priorité du moment.
Une amélioration à partir de demain
Xavier Lefort a tenu à remercier les salariés non-grévistes qui travaillent à retrouver un fonctionnement normal du système de distribution de l’eau.
Le préfet n’espère pas un retour à la normal avant demain jeudi, si tout se passe bien :
Il faut reremplir les tuyaux, les réseaux, il remplir les réservoirs, il faut retrouver de la pression, remonter l'eau dans les châteaux d'eau et dans les citernes. Donc si tout se passe bien, et encore une fois je reste prudent. On espère effectivement retrouver un fonctionnement non pas normal, mais en tous les cas un fonctionnement acceptable du réseau de distribution à partir de demain. Je vais user de tous les moyens à ma disposition pour qu'on ne traîne pas, pour que les choses se fassent rapidement, y compris le recours à la force, aux forces de l'ordre et les réquisitions.
Concernant les actes de sabotage, Xavier Lefort confirme que des plaintes ont été déposées :
Il y aura des suites judiciaires qui sont entre les mains du parquet et des procureurs de la République. La justice suivra son cours.
L’indignation de l’UDE-MEDEF Guadeloupe
Par voir de communiqué ce mercredi, l’UDE-MEDEF Guadeloupe a exprimé « sa plus vive indignation face à une nouvelle entrave aux droits fondamentaux des Guadeloupéens et au bon fonctionnement des entreprises, au profit d’intérêts particuliers » (voir ci-dessous).
De son côté, l’intersyndicale continue de réfuter toute implication dans lesdits sabotages subis par le SMGEAG. La grève se poursuit.
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