Un concours d’éloquence en créole en région parisienne

Par 29/04/2025 - 15:24

Garder le lien avec les langues créoles, c'est ce que s'efforce de faire l'association Zaminotte en région parisienne avec des cours et des événements culturels. Ce samedi (26 avril), à Colombes, elle organisait un concours d'éloquence, en créole évidemment, qu'il soit guadeloupéen, martiniquais, réunionnais ou guyanais.

    Un concours d’éloquence en créole en région parisienne
@Nicolas Ledain


Tambours et langues créoles, les sons et vibrations du pays résonnent outre-Atlantique avec l'ambition d'exprimer ses émotions dans sa langue maternelle pour Micheline Presidente, Guadeloupéenne, et deuxième de ce concours d'éloquence.

J'ai parlé de la relation qui existe entre le créole guadeloupéen et l'anglais, puisque ma mère vient de Sainte-Lucie. Il est tellement mal vu de parler le créole comme si le fait de parler le créole nous empêchait d'avancer. Je voulais faire savoir que parler le créole ne m'a pas empêché de devenir professeur d'anglais.

Le créole n’est pas un frein à l'ambition et encore moins aux émotions. Poétique, la Martiniquaise Béatrice Brogui a pris la troisième place en parlant d'un être très cher, le soleil.

Un hommage à Kolin Serin

Le concours a été remporté par Pierrick, un jeune Réunionnais, dans une réunion, justement, des différents créoles qui auraient très certainement apprécié le regretté Kolin Serin, à qui Delcia Boudhaye, présidente de Zaminotte, pensait très fort ce samedi.

C'est un militant et je pense qu'il nous voit, il doit être content. Même moi, j'ai du mal à parler le créole. On se moquait de nous et Kolin, il me poussait. Même si on est très loin de notre île, on continue le créole.

Kolin Serin, militant des langues régionales, décédé l'année dernière, organisait notamment des dictées créoles en Île-de-France.

« Le lien avec nos racines »

C’est essentiel aussi pour la Martiniquaise Béatrice qui voit dans le créole son identité.

C'est le lien avec nos racines et le fait de pouvoir partager cela avec d'autres personnes, c'est primordial, à mon sens.

Un lien à partager auprès des plus jeunes pour la Guadeloupéenne Micheline.

Il faut savoir d'où on vient pour avoir une idée de là où on voudrait aller. C’est valable pour la langue.

Même loin du pays, à Colombe, assurément, le créole n'est pas prêt de s'essouffler.


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