Femmes dans la rue : une situation à ne pas sous-estimer en Outre-mer
Au terme de dix mois de travaux, la délégation aux Droits des Femmes du Sénat a présenté cette semaine son rapport d'information sur les femmes sans abri.
Chaque soir en France, ce sont environ 3000 femmes et 3000 enfants qui passent la nuit dehors. En dix ans, le nombre de personnes sans domicile a doublé dans le pays, passant à 330 000 dont 120 000 femmes.
Face aux "difficultés, violences et traumatismes" dont ces dernières sont victimes et pour tenter de trouver des solutions à une problématique très complexe, la délégation a formulé 22 recommandations comme la création de davantage de places d'hébergement, de faciliter l'accès des femmes seules ou mères isolées aux logements sociaux, de faire un effort pour régulariser davantage les femmes étrangères sans abri ou encore de mieux soutenir les travailleurs sociaux qui les accompagnent.
Au cours des auditions, la délégation aux Droits des Femmes s'est intéressée à la situation en Outre-mer. Si le phénomène des femmes à la rue est moins marqué que dans l'Hexagone, il existe mais cette réalité n'est pas assez prise en compte pour la sénatrice de Guyane Marie-Laure Phinéra-Horth, une des rapporteures. "Ce qui me choque c'est qu'en France Hexagonale, j'ai l'impression qu'on les oublie ou qu'on ne maîtrise pas le sujet et c'est dommage, c'est une complexité dans les Outre-mer et j'espère que ce rapport va permettre qu'on nous découvre et qu'on se penche vraiment sur ces questions de femmes sans abri en Outre-mer", a-t-elle déclaré au micro de RCI.
Si l'ensemble des préconisations du rapport concernent évidemment les territoires ultramarins, la sénatrice Phinéra-Horth souhaiterait notamment qu'il y ait dans chacun, pour les personnes à la rue en situation irrégulières, un CADA, un Centre d'Accueil des Demandeurs d'Asile. "Les préfets ont ce rôle mais rien n'est fait", regrette-t-elle.
