La FEDOM demande la création d'un fonds émeutes pour les assurances outre-mer
Dans un courrier adressé en fin de semaine dernière au Premier ministre, la Fédération des Entreprises des Outre-Mer réclame la création d'un fonds spécifique par l'État pour prendre en compte le risque émeutes.

Après les annonces de retraits de diverses compagnies d'assurance sur la prise en charge des conséquences des émeutes en outre-mer, la Fédération des Entreprises des Outre-Mer (FEDOM) a adressé un courrier au Premier ministre en fin de semaine dernière, cosigné par la grande majorité des organisations entrepreneuriales des différents territoires.
Ce courrier réclame principalement la création d'un fonds spécifique par l'État pour prendre en compte ce risque émeutes.
« Une question d’avenir économique »
L'ancien ministre Hervé Mariton, désormais président de la FEDOM, y voit une notion d'urgence :
Il y a aujourd'hui clairement un problème lié au risque émeute. Tout comme il y a un financement particulier des catastrophes naturelles en France, il y a peut-être besoin d'un financement spécifique au risque émeute, de sorte que les compagnies d'assurance puissent elles-mêmes être couvertes. La difficulté aujourd'hui, c'est que les compagnies d'assurance, elles se réassurent à leur tour et leurs réassureurs eux-mêmes disent vouloir se désengager. Et donc, soit l'État est capable de mieux assurer qu'il ne le fait aujourd'hui l'ordre public, et manifestement dans un certain nombre de cas il est confronté à des difficultés qu'il n'arrive pas à résoudre, et bien à ce moment-là, il est important qu'il y ait une caisse qui permette de couvrir ce risque émeute que les assureurs et les réassureurs ne peuvent pas couvrir par eux-mêmes. On a un enjeu tout à fait considérable de couverture assurantielle en outre-mer. C'est un sujet pour tout le monde. C'est une question d'avenir économique. C'est aussi, au bout du compte, une question d'emploi. Elle doit absolument être résolue.
« 2024, une année d’alerte »
Pour Hervé Mariton, l'année 2024 a révélé l'ampleur de ces problématiques assurantielles après les crises calédoniennes, de la vie chère et plus récemment à Mayotte :
L'année 2024 a été clairement une année non seulement d'alerte, mais au-delà de l'alerte, de conséquences très concrètes d'ores et déjà sur toute une partie de l'économie ultramarine. Et donc, en 2025, il faut absolument qu'on résolve ce sujet. C'est pour cela qu'en tant que président de la FEDOM, j'ai écrit à François Bayrou, mais aussi au ministre des Outre-mer, au ministre de l'Économie, pour qu'une solution soit trouvée à cette situation. Nous n'avons pas encore eu de retour, mais nous avons des contacts, bien sûr, avec les différents ministres. Donc, le sujet, on le tient au chaud et nous souhaitons vraiment, au-delà d'un courrier, que des solutions très concrètes soient apportées.