Femmes dans la rue : un phénomène récent aux Antilles
Une table-ronde sur la situation en Guyane, Martinique et Guadeloupe était organisée par les délégations aux droits des femmes et aux Outre-mer du Sénat dans le cadre de travaux sur la situation des femmes sans domicile et sans abri en France.
Augmentation et féminisation de la précarité, manque de solution d'hébergement, lutte contre le violences sexuelles et sexistes, difficultés d'insertions professionnelle et sociale. Les problématiques qui se croisent sont nombreuses quand le sujet des femmes dans la rue est évoqué.
Un phénomène récent
Cette triste réalité des femmes dans la rue est aussi présente, même si dans une moindre mesure, en Outre-mer où c'est un "phénomène récent" selon les intervenantes de Guadeloupe et de Martinique. Pour les deux directrices régionales aux droits des femmes, tout comme en Guyane, ces nouvelles situations montrent "des ruptures du lien social, familial et culturel", une "augmentation de la précarité" chez les femmes qui traditionnellement aux Antilles, n’étaient pas dans la rue ou y transitaient sans y rester.
Aujourd’hui, c’est un public "particulièrement vulnérable et fragile" auquel sont confrontés les professionnels et qui les poussent à travailler différemment. Comme il a été expliqué à plusieurs reprises lors de la table ronde, l’approche est plus compliquée pour les équipes car les femmes "restent en retrait", sont "plus isolées" des structures existantes que les hommes. Elles souffrent aussi souvent de problèmes d’addiction et de santé mentale. Et certaines, maintenues parfois dans la drogue et la prostitution, sont encore plus marginalisées. Il faut aussi prendre en compte que des femmes, originaires d’Haïti ou de République Dominicaine, sont également en situation irrégulière.
Des hébergements pas assez nombreux
Les obstacles majeurs rencontrés par les services d’aide sont le manque de moyens financiers et de structures. Les places disponibles pour héberger les femmes qui se retrouvent dans la rue ne sont pas assez nombreuses. Il faut aussi que les solutions d’hébergement soient de qualité pour les accueillir en toute sécurité, ce qui n’est aujourd'hui pas le cas sur tous les territoires.