Des perquisitions menées ce jeudi chez deux membres du RPPRAC Martinique
Des perquisitions ont eu lieu ce matin (9 janvier) chez deux membres de l’association Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes.
Deux membres du RPPRAC ont fait l’objet de perquisitions ce matin, dans le sud de l’île, notamment à Sainte-Luce.
La gendarmerie s’est rendue au domicile de Aude Goussard et Gladys Roger, respectivement secrétaire et trésorière de l’association Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes, à l’origine du combat contre la Vie Chère.
Selon nos éléments, des documents concernant l’association ont été saisis par les enquêteurs.
Aude Goussard « sereine »
Joint par nos soins, Aude Goussard explique que cette perquisition s’est déroulée normalement.
La brigade financière est arrivée à 7 heures du matin pour réquisitionner tous les papiers du RPPRAC, pour tout ce qui concerne le RPPRAC chez moi. Voilà, c'est tout. Pour le reste, l'enquête est en cours et nous attendons les suites. Je serais convoquée si d'aventure, ils ont besoin de plus de renseignements, mais ils n'ont rien trouvé d'exceptionnel chez moi. Que des papiers administratifs, parce que par définition, je suis quelqu'un de plutôt réglo.
Elle assure ne pas avoir été surprise par cette opération de gendarmerie à son domicile même si, comme elle le confie, « ce n’est jamais agréable ».
Je savais bien qu'après Rodrigue, après Gladys, après Mario, je m'y attendais. J'avais déjà préparé mes enfants à cela. Il n'y a pas eu de violences. Je n'ai pas été agressée, ma porte n'a pas été cassée. Ça a été plutôt bon enfant, même si ce n’est jamais agréable pour ses enfants, pour ses proches d'être inquiétés, surtout que je suis une personne honnête et intègre. Mon compagnon était vraiment fâché mais, à part ça, je ne peux pas dire que ça se soit mal passé.
La secrétaire du RPPRAC se dit, en tout cas, totalement sereine. Après la perquisition, elle indique d'ailleurs, avec d'autres membres de l'association, s'être rendue dans les hypermarchés pour faire des relevés de prix ce matin.
Pour bien plus grave que ça, on voit bien le traitement de faveur accordé à certains. Et je pense que c'est normal d'ailleurs que l'État s'interroge, que la justice s'interroge, mais c'est bien le peuple qui est là, avec le RPPRAC. Malgré les détracteurs, c'est bien le peuple qui est là, qui finance. Des bons sont remis, des reçus sont remis. Administrativement, nous sommes très clairs. Donc après, qu'ils continuent leur enquête et puis advienne que pourra. C'est une phase de judiciarisation qui était annoncée et nous sommes bien dedans, effectivement.
Interrogées de leur côté, ni les autorités judiciaires ni la gendarmerie n’ont souhaité en dire plus, ou même confirmer, les motifs de cette perquisition.
L’enquête menée par la gendarmerie se poursuit donc.