Atteinte de drépanocytose, une jeune femme meurt sur un brancard à l’hôpital de Longjumeau

Par 12/01/2025 - 13:59 • Mis à jour le 12/01/2025 - 18:28

Une enquête interne a été ouverte à l’hôpital de Longjumeau (Essonne), où une jeune femme noire de 20 ans, atteinte de drépanocytose, est décédée cette semaine (mercredi 8 janvier), sur un brancard, dans le service des urgences.

    Atteinte de drépanocytose, une jeune femme meurt sur un brancard à l’hôpital de Longjumeau
Photo d'illustration

Une jeune femme noire de 20 ans est morte, cette semaine (mercredi 8 janvier), sur un brancard, dans le services des urgences de l’hôpital de Longjumeau (Essonne). 

Accompagnée de ses parents, la patiente, atteinte de drépanocytose, était arrivée dans la matinée de mercredi en hyperthermie (fiévreuse).

Son décès a été déclaré dans la soirée à la suite d’un arrêt cardiaque.

Enquête interne et autopsie

Une enquête interne est diligentée dans l’établissement de santé qui avait déclenché son plan blanc quelques jours auparavant.

Une autopsie devait être réalisée sur la victime qui avait vu son état fortement se dégrader après un scanner.

L’Association pour l'information et la prévention de la drépanocytose (APIPD), suit de très près cette dramatique affaire relayée par la presse quotidienne, et notamment le Parisien, en milieu de semaine dernière en évoquant juste qu’elle était porteuse d’une maladie génétique.

« Pas prise en charge à temps »

Pour Jenny Hippocrate, encore une fois, les souffrances des drépanocytaires ne sont pas suffisamment prises au sérieux par les urgentistes. Pour la présidente de l’APIPD, c’est de la négligence :

Ils n'osent même pas parler de la drépanocytose. Ils préfèrent dire une maladie génétique. Effectivement, elle est morte d'une crise de drépanocytose parce qu'elle n'a pas été prise en charge à temps. Donc, c'est de la négligence. Pourtant, il y a un protocole qui stipule que les drépanocytaires doivent être pris en charge en urgence. C'est une urgence parmi les urgences. Et là, elle n'a pas été prise en charge. Le problème aux urgences, c’est que, des fois, ils sous-évaluent la crise algique et les infections et, malheureusement, il y a des cas comme ça où la personne décède, comme cette jeune femme.

De possibles poursuites

La présidente de l’APIPD, qui se trouve actuellement en Inde, est en colère, d’autant que ce n’est pas un cas isolé :

J’ai appris ce décès par la famille. Et en même temps, on m’a dit qu’un jeune homme était resté 5 jours sur un brancard avant d’être transféré ailleurs. Lui aussi, il aurait mourir. Et ça je viens de l’apprendre. Je suis tellement en colère. Tout ce travail fait, nous venons de sortir du ciblage ethnique. Après 18 ans de combat contre les différents gouvernements, nous commencions à reprendre espoir. La thérapie génique et le Crispr avancent. Mais au lieu de franchir des montagnes, on se heurte aux collines. Mais ça ne va pas en rester là. Je suis en contact avec quelques membres de la famille. A partir du moment où la famille fera appel à nous, on va monter au créneau.

La famille de la défunte attend le rapport d’autopsie pour éventuellement donner des suites judiciaires à cette prise en charge à l’hôpital de Longjumeau.


Tags

À lire également