Pourquoi les députés antillais ont voté la Motion de Censure du gouvernement Barnier
Le gouvernement de Michel Barnier a été censuré ce mercredi 4 décembre. La quasi totalité des députés antillais ont voté la Motion. Les réactions d’Elie Califer, Chistian Baptiste, Béatrice Bellay et Jiovanny William.
Pour la première fois depuis 1962, le gouvernement a été censuré ce mercredi 4 décembre par l’Assemblée Nationale. Michel Barnier et son équipe ministérielle payent le prix fort du recours au 49-3 pour l’adoption du budget de la sécurité sociale.
Le président de la République devra donc proposer un nouveau Premier Ministre dans les jours à venir. En tout, 331 députés ont soutenu la Motion de censure, notamment la quasi totalité des antillais.
ILS ONT DIT
Elie Califer : « Il faut tenter un autre chemin »
Nous avons été contraints. Et, après moult réflexions, échanges, nous n'avons pas trouvé d'autres issues que de poser notre voix sur cette motion de censure pour qu'il y ait un appel à une autre dynamique, un autre gouvernement qui tienne compte de nos réalités ultramarines et qui tienne compte aussi de l'expression populaire d'il y a quelques mois. Comment pouvions-nous continuer ainsi avec un budget ultramarin comme vous connaissez, avec des coupes drastiques, un budget qui ne répond pas aux besoins de nos territoires ? Il faut tenter un autre chemin. Maintenant, cette responsabilité nous incombe aussi, nous, parlementaires, de pouvoir entrer dans une dynamique de compromis, pas de compromission, d'engagement démocratique et d'échange démocratique pour bâtir une feuille de route pour tenir jusqu'à ce que le président de République puisse exercer ses prérogatives.
Christian Baptiste : « un votre contre le gouvernement macroniste »
Ce n'est pas simplement contre un homme, le Premier ministre, mais c'est contre un gouvernement macroniste. Je rappelle que ce gouvernement compte 20 ministres de la Macronie. Certes, le président de la République a été élu légitimement Mais pensez-vous qu'il y a sept ans ou en 2022, que le peuple aurait voté pour un président de la République qui enregistre 3 milliards d'euros de dettes et 5,1% de déficit du produit intérieur brut ? Si le peuple savait, ils n'auraient pas voté. Et c'est pour cela que, depuis 2022, systématiquement, il y a une censure électorale par le peuple de cette politique de la Macronie. Et aujourd'hui, c'est une censure encore concernant ce gouvernement de la Macronie.
Béatrice Bellay, porte-parole du groupe socialiste : « Revenir à des choses un peu plus sérieuses »
Nous espérons qu'il aura la clairvoyance de nommer un Premier ministre de gauche, puisque par ailleurs, nous avons dit être prêts à travailler les uns avec les autres et à construire aussi ce qui pourrait être un accord de non-censure. Un accord de non-censure, ça correspond aujourd'hui à de l'ouverture, à une réalité également. Personne n'a de majorité absolue aujourd'hui, nous en avons tous conscience. Et si nous voulons un peu de stabilité, il va falloir commencer à se parler, à discuter les uns avec les autres et à négocier texte par texte. Donc l'ouverture, elle est très grande. Je parle aujourd'hui de discuter avec le Front Républicain qui a permis à beaucoup, notamment au soi-disant Bloc central, d'être assis sur les bancs. Aujourd'hui, il est temps d'arrêter de faire faire au Général de Gaulle des tours et des flips dans sa tombe et de revenir à des choses un peu plus sérieuses pour ce qui est de ce Front républicain. Les choses sérieuses, ce sont les Françaises et les Français et les intérêts de nos territoires.
Jiovanny William : « un gouvernement qui prenne en compte le vote des Français »
Il a essayé de se débattre, je vais dire ça comme ça, mais il n'y aura pas de chaos. Il y a la continuité de l'État et j'espère qu'enfin, il y aura un gouvernement digne de ce nom. Mais s'il n'y en a pas un, de toutes les façons, nous, députés, nous, parlementaires, nous serons là. Ce que moi, j'espère, c'est qu'il y ait un gouvernement qui, enfin, prenne en compte le vote des Françaises et des Français, le vote des ultramarins aux dernières élections législatives et qu'il y ait véritablement des compromis et non pas des petites phrases par ci, par là.