Des hommages de toutes parts pour saluer la mémoire de Maryse Condé
L’annonce du décès de la journaliste et écrivaine engagée, à l’âge de 90 ans, suscite de très nombreuses réactions en Guadeloupe, en Martinique mais également à travers le monde.
Les titres de la presse nationale
Pour comprendre l'impact de l'oeuvre de l’écrivaine et journaliste Maryse Condé, décédée dans la nuit de lundi à mardi (1er au 2 avril), il suffit de lire les titres de la presse nationale.
Le journal Libération salue « la plume de la fierté noire ». De son côté, l’hebdomadaire Le Point la qualifie de « grande figure guadeloupéenne » et de « modèle pour la jeunesse », là où France Culture souligne « la grande voix de la littérature française contemporaine » qu'elle a été.
Hommages politiques
Côté politique, la nouvelle ministre déléguée aux Outre-Mer Marie Guévenoux appuie ces hommages sur le réseau social X, évoquant une « grande penseuse, figure majeure de la littérature francophone, avant tout une femme libre ».
Journaliste, professeure, écrivaine guadeloupéenne à l’œuvre prolifique, grande penseuse de l’Afrique et de l’esclavage, figure majeure de la littérature francophone, Maryse Condé était avant tout une femme libre. J’adresse mes sincères condoléances à sa famille et à ses proches. pic.twitter.com/DJM9Zzw0r6
— Marie Guévenoux (@mguevenoux) April 2, 2024
L’annonce de sa mort provoque des reconnaissances en cascade chez les politiques nationaux, de tous bords et tous échelons confondus.
À LIRE AUSSI L’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé est décédée
L'élu chargé des Outre-Mer à la Mairie de Paris, Jacques Martial exprime son « Respect pour la femme debout ».
Maryse Condé, l’autrice de Moi Tituba, sorcière noire de Salem et de plus de 70 romans, essais, pièces de théâtre s'est éteinte. Respect pour la femme debout, prix Nobel alternatif en 2018, dont la fière Guadeloupe porte désormais le deuil. Condoléances à Richard et à ses filles. pic.twitter.com/hTl5KDfzPa
— Jacques Martial (@JacquesMartial7) April 2, 2024
L'ancienne ministre de la Culture Rima Abdul Malak souligne « une voix universelle symbole de l'humanisme », le chef de file LFI Jean-Luc Mélenchon affirme lui que « la littérature d'expression française perd un phare ».
Le monde associatif et institutionnel salue sa mémoire
Des mots similaires se retrouvent dans le monde associatif et institutionnel, Aissata Seck, la directrice de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage promet de « continuer à faire vivre le magnifique héritage qu'elle nous laisse ».
Le Président du Conseil Départemental Guy Losbar salue la mémoire « d’une immense écrivaine, romancière, essayiste, dramaturge dont l’œuvre colossale constitue un formidable héritage de portée universelle ». « Une femme qui avait « la Guadeloupe chevillée au corps, et sa pensée comme ses écrits, lucides et critiques, ont toujours milité pour une Guadeloupe enfin au rendez-vous d'elle-même »
Ary Chalus, le président de la Région Guadeloupe, rend hommage « à un monument de la littérature guadeloupéenne, à l'enfant du pays qui a toujours écrit comme si sa vie en dépendait, plongeant sa plume dans toute la nostalgie, toute la dignité, toute la résilience de ce que nous somme ». Il rappelle que la Région « s’est ainsi engagée à poursuivre et à amplifier son œuvre tout au long de cette année Maryse Condé ».
Jointe par RCI, la Martiniquaise Chantal Charles-Alfred, créatrice du site Outremer Memory - Patrimoine & Culture, a réagi ce matin.
Le monde culturel pleure sa mémoire
Enfin le milieu artistique et littéraire évidemment se réveille aussi avec tristesse en ce mardi, sur les réseaux sociaux.
Le Guadeloupéen Ernest Pépin, écrivain et ami de Maryse Condé, a réagi ce matin, au micro de RCI.
Le musicien de jazz Arnaud Dolmen a remercié l'écrivaine. Claude Ribbe regrette que Maryse Condé n'ait pas été reconnue à la hauteur de son talent en France.
Alain Mabanckou, l'écrivain Prix Renaudot 2006 et professeur universitaire à UCLA aux Etats-Unis s'incline devant « la Grande Dame des Lettres mondiales ».
Maryse Condé, l’autrice de Moi Tituba, sorcière noire de Salem et de plus de 70 romans, essais, pièces de théâtre s'est éteinte. Respect pour la femme debout, prix Nobel alternatif en 2018, dont la fière Guadeloupe porte désormais le deuil. Condoléances à Richard et à ses filles. pic.twitter.com/hTl5KDfzPa
— Jacques Martial (@JacquesMartial7) April 2, 2024
Maryse Condé a clairement marqué le monde de sa plume, elle qui écrivait dans « Moi, Tituba sorcière », que « Les morts ne meurent que s'ils meurent dans nos cœurs ».