[4/5 SÉRIE] Un an après le mouvement contre la vie chère : quels dispositifs mis en place ?
Du 1er septembre 2024 au 1er septembre 2025, la Martinique a connu une mobilisation sociale d’une ampleur inédite. Le combat se poursuit et prend de nouvelles tournures. Dans ce 4ᵉ épisode, focus sur les mesures déployées pour faire « baisser les prix. »
Initié par le RPPRAC, le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens, ce mouvement a beaucoup marqué la Martinique.
À LIRE AUSSI [1/5 SÉRIE] Un an après le mouvement contre la vie chère : retour sur une année de mobilisation en Martinique
Dans ce quatrième épisode, la rédaction de RCI fait le bilan, ce jeudi 4 septembre, sur les dispositifs mis en place pour faire « baisser les prix. »
À LIRE AUSSI [2/5 SERIE] Un an après le mouvement contre la vie chère : des entreprises toujours en difficulté
Souvenez-vous : en octobre dernier, un protocole d’objectifs et de moyens avait été signé pour trois ans, avec une ambition claire : réduire de 20 % le prix de plus de 6 000 produits de consommation courante.
La CTM, l’État et les distributeurs s’étaient alors engagés à supprimer certaines taxes, geler les marges en grande distribution et mettre en place un mécanisme de péréquation.
Les premières mesures évaluées en janvier
Depuis le 2 janvier, la CTM et les distributeurs ont enclenché les premières étapes : suppression de l’octroi de mer sur 54 familles de produits et gel des marges en grande distribution. En mars, l’État a supprimé la TVA sur 69 familles de produits courants.
Sandra Casanova, présidente de la commission Stratégies logistiques du territoire - Politique de la recherche et de l’innovation à la CTM, dresse le bilan :
Sur tous les produits qui avaient été ciblés, les taux d’octroi de mer ont soit été réduits, soit des charges n’existent plus. La mesure était importante, elle n’est pas suffisante puisque c’est une série d’éléments qui fait que les prix sont ainsi impactés. Il y a eu un certain nombre de baisses de prix vérifiées par les services de l’État.
À LIRE AUSSI [3/5 SÉRIE] Un an après le mouvement contre la vie chère : les prix restent jugés trop élevés
En juillet, de nouveaux ajustements sont intervenus : 62 produits, dont le melon, la tomate importée ou certains matériaux du BTP, ont vu leur taxe rehaussée et alignée sur celle de la Guadeloupe. Sandra Casanova nuance :
L’octroi de mer qui a été relevé concerne des produits qui ne sont pas des produits de grande consommation et qui ne vont pas peser sur le panier du consommateur type. Et par conséquent, le fait de ne pas percevoir de baisse ne signifie pas qu’il n’y a pas de baisse effective.
La production locale
Difficile encore de mesurer l’efficacité globale de ces dispositifs.
Jean-Emile Simphor, maître de conférences en informatique, statistiques et mathématiques à l’Université des Antilles, alerte sur notre dépendance à l’importation:
En 20 ans, notre production agricole a chuté de 40 %. Nous nous sommes rendus de plus en plus dépendants de l’importation. Et plus on dépend de l’importation, plus on dépend des fluctuations des prix qui ont lieu sur les marchés internationaux.
Aujourd’hui, ces mesures font l’objet d’analyses régulières pour évaluer l’évolution des prix. Mais un autre facteur devra être scruté de près : celui du comportement des consommateurs, essentiel pour comprendre la tendance réelle.
√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS MARTINIQUE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.






