"C'est mon mari qui m'a contaminée" : Christelle vit depuis 22 ans avec le VIH
Christelle a 27 ans lorsqu'elle apprend qu'elle est séropositive. Soignée depuis la découverte de sa contamination, elle veut aujourd'hui s'engager dans la prévention.
En ce 1er décembre, jour de mobilisation mondiale contre le VIH, Christelle a décidé de raconter son histoire. Sa vie de séropositive.
Tout commence il y a 22 ans. Quand le diagnostic tombe, c'est un véritable choc pour Christelle. Elle n'a alors que 27 ans et attend un heureux événement.
On avait rendez-vous dans le laboratoire d'analyses pour savoir si j'étais positive au test de grossesse. On m'a annoncé à ce moment-là que j'étais positive au test de grossesse, mais aussi au test VIH
Porteur du VIH, son époux ne lui en avait jamais parlé :
C'est mon mari qui était contaminé depuis des années et qui ne m'a rien dit. Et on lui a demandé pourquoi il ne me l'avait pas dit. Il a répondu qu'il avait eu peur de me perdre
L'angoisse de la transmission à son enfant
À partir de cette découverte, Christelle ne pense qu'à une chose : "mon enfant sera-t-il porteur du VIH ?". De longs mois d'angoisse jusqu'à la bonne nouvelle :
J'ai pensé d'abord à l'enfant, lui faire ses petites piqûres et puis ses petits traitements. Au bout de ces 13 mois, on nous apprend avec une grande joie que tout s'est bien passé, que l'enfant, il est séronégatif
Christelle se concentre ensuite sur elle et sa santé. Elle entame une trithérapie.
Brice Trégan, docteur au service infectiologie du CHUM, explique le fonctionnement du traitement :
La plupart des gens prennent très bien leur médicament contre le VIH et ont un effet de contrôle virologique parfait. On va commencer par une trithérapie qui va être dans un seul comprimé. Quand les gens sont bien contrôlés, à un certain moment, on va pouvoir mettre un comprimé en général qui peut être plus petit, qui ne va contenir plus que deux molécules
Se mobiliser pour les autres
Après 22 ans avec le VIH, Christelle veut désormais se mobiliser pour les autres. Suivie par l'association AIDES Martinique depuis son retour sur l'île, elle veut en devenir un membre actif :
J'ai envie de crier tout fort sur les toits que ce n'est plus une maladie mortelle. Il faut arrêter de parler de sida. Il faut savoir faire la différence entre le VIH et le sida
L'occasion pour Christelle de rappeler en ce 1er décembre que le dépistage précoce est crucial pour réduire les contaminations et améliorer la prise en charge.
Ecouter : Christelle a accordé un entretien à notre journaliste Inès Khiari. Un long format diffusé ce lundi dans notre édition de 13 heures et que vous pouvez (ré)écouter ici :
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