Trafic de cocaïne : les Antilles françaises, “plaques tournantes” selon l’OFAST
Une note confidentielle de l’Office anti-stupéfiants (OFAST), révélée par Le Monde et Valeurs Actuelles, pointe la Guadeloupe et la Martinique comme des portes d’entrée majeures de la cocaïne vers l’Hexagone. Les saisies explosent et les réseaux s’adaptent.
Les saisies de cocaïne atteignent des niveaux jamais vus en France. En 2025, les saisies devraient atteindre un record, avec déjà une augmentation de 45 % par rapport à 2024 sur les premiers mois de l'année, qui suit la hausse de 130 % qui avait été enregistrée par rapport à 2023.
Ce constat ne surprend pas dans les Antilles françaises, où les interceptions en mer, l’arrestation de “mules” ou encore la découverte de conteneurs chargés de drogue sont devenues quasi-quotidiennes.
Une “zone de rebond majeure”
Dans sa note, l’OFAST identifie clairement les Antilles-Guyane comme une zone stratégique du trafic. “Le trafic inter-îles avec les go fast y est constant”, indique le document, qui décrit une organisation bien rodée.
Des bateaux de pêche et de plaisance (navires-mères) [transitent par] Sainte-Lucie et la Dominique, la cocaïne est ensuite convoyée en Martinique et en Guadeloupe par ‘yoles’ ou hors-bord.
L’OFAST va plus loin en qualifiant les Antilles, au même titre que la Guyane, de “plaques tournantes du trafic [...] qui sont passées de zone de rebond à zone d’organisation et de stockage de la cocaïne à destination de la France métropolitaine et de l’Europe.”
Au départ des Antilles-Guyane
Le trafic ne se limite pas aux voies maritimes. Toutes les voies sont utilisées, maritimes, fret aérien, colis, mais aussi bien sûr les mules qui proviennent en grande majorité de nos territoires.
Les chiffres donnent le vertige : sur les 1 640 personnes arrêtées l'an dernier avec de la cocaïne, 60 % étaient en partance des Antilles-Guyane.
L’instauration du “100 % contrôle” à l’aéroport de Cayenne a provoqué un transfert d’activité vers Fort-de-France, mais aussi Pointe-à-Pitre. Résultat : les mules représenteraient 20 tonnes du trafic annuel de poudre blanche en France.








