Motard guadeloupéen percuté sur l’A4 : 18 mois avec sursis requis à l’encontre des deux policiers
Deux policiers ont comparu ce lundi (1er décembre 2025) devant le tribunal correctionnel de Créteil pour avoir percuté, avec leur véhicule de service, un motard guadeloupéen sur l’A4, le 14 octobre. Le parquet a requis des peines avec sursis tandis que la défense évoque une simple « faute de conduite ». La décision sera rendue le 18 décembre.
Deux policiers étaient poursuivis devant le tribunal correctionnel de Créteil, ce lundi (1er décembre), pour avoir commis des violences volontaires en réunion avec leur véhicule de service, le 14 octobre dernier, en percutant un motard guadeloupéen sur l’A4, à proximité de Paris.
La vidéo avait fait le tour des médias et des réseaux sociaux. Elle montrait le SUV de la police nationale faire un écart à grande vitesse en direction du deux-roues de Hugo.
En plus de l'impact qui avait fait vaciller la moto, sans la faire chuter heureusement, on distinguait également le bras de l'agent côté passager faire un mouvement en direction de la victime.
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Les deux policiers avaient été placés sous contrôle judiciaire dans l'attente de leur jugement ce lundi.
Le ministère public a invité la cour à reconnaitre la culpabilité des agents en requérant des peines avec sursis.
« Une faute de conduite »
Une « faute de conduite », c'est tout ce que les deux agents ont accepté de reconnaître devant le tribunal correctionnel de Créteil pour expliquer cette vidéo visionnée par plus de deux millions de personnes sur les réseaux sociaux.
Le premier, âgé de 53 ans, était au volant le 14 octobre dernier, gyrophare allumé. Il explique avoir voulu changer de voie, sans maîtrise, sans clignotant, affirme avoir vu le motard, mais pensait être en mesure de lui passer devant, pour se dépêcher de prendre une sortie qui se trouvait pourtant plus d'un kilomètre plus loin, et qu'il n'a finalement pas empruntée.
Pourquoi un comportement si empressé ? Parce que son collègue, âgé de 26 ans, aurait eu mal au ventre et qu'il voulait le ramener au plus vite au bureau.
C'est pourtant lui qui, prétendument malade, a sorti son bras par la fenêtre au moment de l'impact, non pas pour frapper le motard affirme-t-il à la barre, mais pour inciter les usagers à ralentir par réflexe professionnel, se défend ce dernier.
Une version qualifiée d'« incohérente »
C'est leur explication, ce qui est factuel en revanche, ce sont les messages échangés par la suite par le binôme insultant la victime, ou évoquant une « chasse au deux-roues », qu'ils expliquent par de la « colère » et des « blagues ».
Les deux policiers se sont enfermés dans cette version, qualifiée d'« incohérente » et « dénuée de crédibilité » par le ministère public, de « mensonge » et « explications fantasmatiques » par la partie civile.
« Chasse à l'homme »
Maître Arié Alimi qui représente Hugo, a exhorté le tribunal à ne pas faire de « demi-mesure » pour évoquer la qualification retenue par le parquet dans ce dossier, mais en réclamant la reconnaissance de tentative d'homicide dans ce qu'il a qualifié de « chasse à l'homme ». « C'est du virilisme de chauffard, quand on est dans le déni, c'est qu'on peut recommencer », a insisté l'avocat.
De son côté, le représentant du ministère public a admis l'«extrême gravité des faits » qui « portent atteinte à la fonction et amenuisent la confiance des citoyens ». Ce dernier a requis des peines de 18 mois avec sursis assortis d'interdiction d'exercer pendant un an et de porter une arme pendant deux ans, avec exécution provisoire.
La décision a été mise en délibéré au 18 décembre prochain.








