Le remboursement total des fauteuils roulants, une bonne nouvelle attendue depuis longtemps

Jusqu’ici, l’achat d’un fauteuil roulant représentait un véritable parcours du combattant financier. Entre la Sécurité sociale, la mutuelle, parfois l’employeur ou encore des aides ponctuelles, les bénéficiaires devaient souvent compléter de leur poche, une somme parfois considérable en fonction des spécificités du fauteuil et des besoins du patient.

Cette décision qui s’inscrit dans une réforme nationale portée par l’État afin de garantir un droit réel à la mobilité pour tous. La réforme prévoit une prise en charge intégrale par l’Assurance maladie de tous les fauteuils inscrits sur la liste des dispositifs remboursables : fauteuils manuels, électriques, modèles spécifiques ou sur mesure. Les accessoires indispensables — coussins, appuie-tête, repose-pieds ou tablettes — sont également concernés lorsqu’ils sont nécessaires à la compensation du handicap. L’Assurance maladie devient par ailleurs l’unique financeur, mettant fin au système de cofinancements complexes.

Des espoirs concrets

La nouvelle est bien arrivée jusqu’en Guadeloupe. Claude Maurice, qui totalise plus de vingt ans en fauteuil roulant applaudit le nouveau dispositif. Il espère pouvoir renouveler son équipement à un coût moindre.

J’ai entendu que la Sécu prend les fauteuils roulants totalement à 100 %, alors j’espère pour le mois de janvier, je pourrai faire l'acquisition d'un nouveau fauteuil. Les fauteuils coûtent à la limite 4 000 €. J’en ai déjà passé plus de quatre manuels. La Sécu, la mutuelle et mon travail de temps à autre. Moi, j’avais toujours une participation. 

Même les options

Autre avancée majeure soulignée par les professionnels du secteur : les options autrefois payantes pourront désormais être intégralement remboursées selon Kevin Banaïas, de Convergence Médicale.

Avant, certaines options comme les tablettes, les appuie-tête ou certaines aides posturales devaient être facturées de la poche du patient. Aujourd’hui, la Sécurité sociale va remettre en place un remboursement intégral, même des options les plus basiques ou les plus spécifiques.

En plus de l’achat du fauteuil, l’entretien et les réparations sont également pris en charge par un forfait annuel, afin de garantir la durabilité du matériel et la sécurité des usagers.

Des démarches simplifiées

Pour bénéficier de ce remboursement, une prescription médicale reste obligatoire. Selon le type de fauteuil, une demande d’accord préalable peut également être exigée par l’Assurance maladie, notamment pour les modèles les plus spécialisés. Tous les équipements doivent par ailleurs figurer sur la liste officielle des dispositifs remboursables.

Cette prise en charge intégrale ne signifie donc pas l’absence totale de contrôle, mais elle permet désormais d’éviter l’avance de frais chez les distributeurs conventionnés.

Si la réforme est saluée par les associations et les usagers, certains professionnels restent toutefois vigilants quant à sa mise en œuvre effective, notamment dans les territoires ultramarins comme la Guadeloupe. Disponibilité du matériel, délais de traitement et qualité du suivi seront déterminants pour que cette prise en charge à 100 % tienne pleinement ses promesses.