Le conflit s’enlise à Air Antilles, nouveau préavis de grève
Après un premier préavis de grève déposé pour la période du 14 au 19 juillet, la section Caire du Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL CAIRE) vient de déposer un nouveau préavis pour une grève illimitée pendant toute la période des grandes vacances.
Les pilotes d'Air Antilles et d'Air Guyane ont déposé aujourd'hui un préavis de grève illimité pendant cette période de grandes vacances. Un décision votée par 95% des adhérents du syndicat SNPL CAIRE. C'est dans une lettre ouverte que le SNPL CAIRE a communiqué cette décision à l'ensemble du personnel.
« Dès la reprise du Groupe CAIRE en 2002 en tant qu’actionnaire majoritaire, Éric Koury n’a jamais cessé de dévaloriser le travail de ses salariés. Dans tous ses discours, la pérennité et/ou la rentabilité de cette compagnie dépendraient uniquement de la baisse des salaires, en commençant systématiquement par celui des pilotes », dénonce le syndicat.
Depuis le premier préavis de grève déposé vendredi dernier (14 juillet), aucune négociation n'a été programmée entre la direction d'Air Antilles et les pilotes.
« Nous sommes dans le flou »
Brieuc Hardy, délégué syndical du Syndicat national des pilotes de ligne Caire, revient sur l'avancée des discussions.
Aucune négociation n’est organisée mis à part deux communiqués diffusés en interne exhortant les pilotes à cesser tout de suite ce mouvement de grève. La nouvelle information, c’est qu’un CSE (Conseil Social Economique) Central a été déclenché par le directeur général, avec des motifs évoqués qui seraient de l’ordre « procédures en cours ». On cherche à en savoir plus car cet ordre du jour est tellement vague qu’il est sujet à toutes interprétations et, pour l’instant, nous n’avons pas de retour
Pour le délégué syndical SNPL, la situation « n’est plus tenable ».
Non seulement pour les pilotes mais aussi pour le reste des salariés. La revendication première, c’est la signature d’un accord d’entreprise pour le personnel navigant. Il n’existe pas d’accord collectif au sens interprofessionnel, interbranches. Sans ce document qui décrit les conditions de travail des pilotes , il est impossible de s’appuyer sur une base légale concrète. On a besoin de ce document, c’est ce qu’on demande depuis déjà 3 ans. La direction générale a dénoncé cet accord il y a 3 ans et, depuis, nous sommes dans le flou
Interrogée, M. Koury, pour la direction, n'a pas la même lecture du désaccord.
Nous avons présenté un accord d'entreprise qui apporte pas mal d'améliorations par rapport aux anciens accords que nous avions. Simplement, alors que nous étions prêts à le signer, le syndicat est arrivé avec un accord d'entreprise qui n'est rien d'autre que l'accord de Air Corsica, une compagnie 4 ou 5 fois plus grande que la nôtre et qui perçoit des centaines de millions d'euros de subventions dans le cadre de la continuité territoriale corse. Il n'est pas question que l'on puisse mettre cet accord à Air Antilles, un compagnie qui se développe dans un Caraïbe et est un vrai outil de désenclavement dans la Caraïbe. Elle ne peut existetr que si elle garde sa compétitivité par rapport à ses concurrents caribéens