Air Canada annonce une fin de grève, reprise très progressive des opérations
Après quatre jours de paralysie et des centaines de milliers de voyageurs impactés, un accord de principe a finalement été trouvé, ce mardi 19 août, entre Air Canada et le syndicat des agents de bord. La reprise des vols se fera cependant au compte-goutte, et un retour complet à la normale pourrait prendre jusqu’à dix jours.
Depuis samedi, la première compagnie aérienne du Canada était quasiment à l’arrêt.
10 000 hôtesses et stewards avaient cessé le travail pour réclamer des augmentations de salaires mais aussi une compensation du travail au sol non rémunéré, notamment le temps passé à l’embarquement.
Malgré une décision de justice qui déclarait le mouvement illégal, les grévistes ont poursuivi leur mobilisation jusqu’à la soirée de lundi. Par conséquent, des centaines de milliers de passagers se trouvaient dans l’incertitude.
Selon la compagnie, près de 500 000 personnes ont vu leurs vols annulés, dont de nombreux Antillais en partance pour Fort-de-France ou Pointe-à-Pitre.
Un accord trouvé au petit matin
Après une nuit entière de discussions, un compromis a finalement été trouvé dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 août. L’annonce est venue directement du syndicat :
« La grève est terminée. Nous avons une entente de principe », a écrit le SCFP sur sa page Facebook, s’engageant à « coopérer pleinement à la reprise des opérations ».
Air Canada a confirmé dans un communiqué "reprendre progressivement aujourd'hui (mardi) ses opérations après avoir conclu un accord de médiation" avec le SCFP, sous la supervision d'un médiateur, William Kaplan.
Une reprise progressive et compliquée
Si les premiers vols sont programmés dès le mardi soir, la compagnie aérienne prévient que le retour à une activité normale sera long et délicat : ”Certains vols seront annulés dans les sept à dix prochains jours, jusqu'à ce que l'organisation soit stabilisée”, précise Air Canada.
Son PDG, Michael Rousseau, a tenu à présenter ses excuses aux clients et à les préparer à plusieurs jours d’attente : “Faire redémarrer une compagnie majeure comme Air Canada est une tâche complexe. Nous demandons à nos clients de la patience et de la compréhension dans les prochains jours”, a-t-il déclaré.
En attendant, le transporteur appelle ses passagers à ne se rendre à l’aéroport que si leur vol figure bien au tableau des départs.
Un bras de fer avec le gouvernement canadien
En plus des tensions avec la direction d’Air Canada, ce mouvement social a aussi opposé le personnel navigant au gouvernement canadien. Face aux perturbations massives, Ottawa avait invoqué une disposition légale pour suspendre la grève et imposer un arbitrage contraignant.
Une décision rejetée par les grévistes, qui avaient préféré défier l’injonction du Conseil canadien des relations industrielles (CCRI), un tribunal réglementaire leur ordonnant de reprendre le travail.
Le syndicat se félicite aujourd’hui d’un tournant historique “Cet accord marque un changement majeur pour notre secteur après une lutte historique. Le travail non rémunéré, c'est fini”, affirme-t-il, en référence à une de ses revendications principales : la rémunération du temps passé au sol, et pas seulement des heures de vol.








