Narcotrafic : Le Venezuela déploie 15 000 soldats à sa frontière avec la Colombie
Caracas a annoncé hier (25 août) une vaste opération antidrogue à la frontière avec la Colombie. Un déploiement massif de forces de sécurité présenté comme une réponse au narcotrafic, dans un contexte de fortes tensions avec les États-Unis qui accusent le président Maduro et son entourage de diriger un cartel de drogue.
Le ministre de l’Intérieur Diosdado Cabello a confirmé lundi 25 août le lancement d’une opération d’ampleur. Il a annoncé un “renforcement opérationnel” dans les États frontaliers de Zulia et de Tachira, avec “un déploiement de 15.000 hommes et femmes.”
Le responsable vénézuélien a assuré :
Ici, nous combattons réellement le narcotrafic. Ici nous combattons vraiment les bandes de narcotrafiquants sur tous les fronts.
Depuis le début de l’année, les autorités disent avoir saisi 52,7 tonnes de drogue, soit entre 70% et 80% du trafic transitant par le Venezuela, selon Cabello.
Caracas se défend
Les États-Unis accusent Nicolas Maduro et plusieurs hauts responsables, dont Diosdado Cabello, d’être à la tête du “Cartel des soleils”, inscrit sur leur liste d’organisations “terroristes”. Washington a même promis des récompenses de 50 et 25 millions de dollars pour des informations permettant leur capture.
Parallèlement, trois destroyers lance-missiles américains sont en cours de positionnement au large du Venezuela, officiellement pour mener des opérations contre le narcotrafic international.
Mais Caracas renvoie la balle à Bogota et Washington.
Diosdado Cabello a vivement critiqué la stratégie américaine “Pourquoi ne déployez-vous pas vos flottes, vos avions ici pour lutter contre les 87% de la drogue qui sort de Colombie ?” a-t-il lancé, carte à l’appui, en désignant les côtes pacifiques colombiennes. Et d’ajouter : “Ils les déploient et s'inquiètent d'où est censé sortir 5%.”
Selon l’ONU, la Colombie reste au premier rang de la production de cocaïne. En 2023, le pays a atteint un record de 2.600 tonnes de chlorhydrate de cocaïne, en hausse de 53% par rapport à l’année précédente.
Les cultures de coca ont progressé de 10% la même année, atteignant 253 000 hectares de plantations illicites.
