« Que l'UGPBAN conteste l'ordonnance de non-lieu ne peut que renforcer les contestations des autres parties civiles »

Par 06/04/2023 - 07:00 • Mis à jour le 06/04/2023 - 09:18

L’union des planteurs de bananes de Martinique et de Guadeloupe (UGPBAN) compte bien poursuivre son action judiciaire suite au non-lieu rendu par la chambre de l’instruction de Paris, le 2 janvier dans le dossier du chlordécone.

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Image d'illustration

L’UGPBAN a fait appel de la décision de non-lieu dans le dossier du chlordécone, le 13 janvier dernier, et souhaite que la chambre de l’instruction de la cour d’appel puisse revenir sur la décision rendue. Les planteurs défendent le fait d’être eux aussi des victimes dans ce scandale sanitaire.

Ils avaient déjà déposé plainte depuis 2013 et s’étaient constitués partie civile dans ce dossier. Leur avocat, maître Patrick Lingibé, du barreau de Cayenne, devrait déposer ses conclusions dès que possible. Il explique les raisons de l’action de l’UGPBAN :

Le premier élément, c'est effectivement le risque sanitaire, à partir du moment où il y avait une utilisation du Chlordécone qui avait été commercialisée sans qu'on indique la nocivité, il faut savoir que ça entraîne notamment la pollution des sols, en l'occurrence pour les producteurs. Et puis, c'est qu'on a parlé de beaucoup de victimes, mais il faut savoir que les producteurs aussi sont des victimes puisqu'ils ont consommé les propres produits qu'ils commercialisent. Donc, ça veut dire en l'occurrence qu'ils ont été contaminés.

Interrogé sur la réserve de certains Martiniquais sur la plainte déposée par les producteurs de bananes eux-mêmes et le fait qu’ils se disent être des victimes, Me Lingibé répond que :

Si cette plainte ne tenait pas, en l'occurrence, on l'aurait contesté, ce qui n'a pas été le cas. Aucune des parties civiles et même le parquet ou les juges d'instruction n'ont soulevé la question de recevabilité de la constitution de l'UGPBAN. Je peux comprendre l'émoi, mais le fait que l'UGPBAN conteste l'ordonnance de non-lieu devant la Chambre de l'instruction ne peut, à mon sens objectivement, qu'apporter, renforcer les contestations des autres parties civiles.

Aucune date d’audience n’a pour l’heure été fixée pour le prochain épisode judiciaire de ce dossier.


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