Procès d’Alex Ursulet : la cour entend les proches de la victime
Le procès pour viol aggravé d’Alex Ursulet se poursuit, ce mercredi (10 novembre), devant la cour criminelle de Paris. Accusé d’avoir agressé une ancienne stagiaire en 2018, l’avocat martiniquais conteste les faits et dénonce un coup monté, tandis que les proches de la victime racontent le traumatisme durable qu’elle a subi.
Le procès pour viol aggravé d'Alex Ursulet se poursuit, ce mercredi (10 novembre), devant la cour criminelle départementale de Paris.
Depuis lundi, l'avocat doit y répondre d'accusations de pénétration digitale et de domination exercée à l'encontre d'une ancienne stagiaire de son cabinet, qui avait 25 ans au moment des faits.
Le pénaliste martiniquais conteste cette version et de dit victime d'un coup monté.
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Prévu sur cinq jours, ce procès se déroule dans une ambiance particulière.
Aucun témoin direct
Déjà du fait de l'accumulation de témoins, une vingtaine appelés durant toute cette semaine pour trancher une affaire qui se noue dans des détails.
Car il n'y a aucun témoin direct de l'acte de viol. Et seules deux personnes ont assisté à des scènes de cette journée du 30 janvier 2018. L'un qui accrédite la paralysie et le choc de la plaignante après les faits présumés, l'autre qui participe à valider l'interprétation de la défense d'Alex Ursulet.
« Deux personnalités »
Dualité donc et on peut dire la même chose des autres témoins, de personnalité ou de moralité, qui dressent pour certains un portrait droit et rigoureux du pénaliste, pour d'autres, une image viciée, instable et parfois perverse, résumée par une ancienne collaboratrice et amante lundi : « Alex Ursulet a deux personnalités, une claire où c'est le meilleur des hommes, une sombre, où il est dramatique, colérique, impulsif ».
Un avocat médiatique à deux visages, forcément cela fascine et c'est l'autre aspect particulier de ce procès.
Une salle pleine
La salle est pleine de curieux venus assister aux recoins judiciaires, parfois techniques, d'une histoire tristement simple sur le papier. Mais aussi de robes noires, des avocats sans doute intéressés par ce procès complexe qui doit juger l'un des leurs, et pas des moindres.
Ce mercredi, les larmes ont coulé tant à la barre que sur le banc des parties civiles.
Une journée lourde où des proches de celle à qui la presse nationale a donné le prénom modifié de Margaux ont raconté le calvaire vécu depuis bientôt 8 ans par l’ex-stagiaire d’Alex Ursulet.
« Elle ne voulait plus vivre »
C’est son ancien compagnon qui a relaté l’impact immédiat dans les mois qui ont suivi l’acte présumé. « Elle ne voulait plus vivre, je l’aimais énormément, mais elle me disait que ça ne servait à rien, que personne ne pouvait l’aider », raconte ce dernier, confiant l’avoir vue se transformer d’une personnalité solaire et avenante à « un état de vide », une « léthargie » et une « perte de confiance ».
Des années d’errance personnelle, mais aussi professionnelle confirmée par la maître de stage qui avait accepté de l’accueillir après la rupture de son engagement avec Me Ursulet.
Brisée
L’avocate décrit une « personne de confiance, extrêmement éthique ». « J’aurais voulu la recruter » avoue-t-elle à la barre. Sauf que Margaux a longtemps été incapable d’exercer, brisée dans sa confiance aux robes noires, selon les témoignages, comme celui de sa meilleure amie, avocate également et associée. Celle-ci l’a vu s’éteindre, dit-elle, face à la cour. « Elle n’a pas pu jusqu’ici embrasser la vocation qu’elle avait, c’est une avocate brillante qui est empêchée dans son exercice » assure-t-elle, avouant aussi du ressentiment à l’égard de la défense du pénaliste martiniquais qu’elle évoque comme un « fou parano ». « J’ai honte de porter la même robe que lui et sa défense », lance-t-elle dans la salle.
« Incapable de mensonges »
Car le conseil d’Alex Ursulet défend encore la thèse d’un coup monté, de mensonges qu’ils tentent d’appuyer en examinant chaque détail des différents témoignages.
Mais les proches ne varient pas : « Je la crois tellement que je sais que c’est vrai », clame son ex. « Je la sais incapable de mensonge, toutes ses séquelles n’ont fait qu’accréditer la vérité », confirme son amie, visiblement lassée de l’insistance de la défense. « La réalité des faits, c’est un viol, le reste c’est du détail. »
Les auditions des témoins doivent se poursuivre jusqu'à demain soir. La décision sera vraisemblablement rendue samedi.








