La compagnie de danse Difé Kako fête ses 30 ans à Paris
Une soirée était organisée à Paris, ce samedi (15 mars), à l’occasion du 30ème anniversaire de la compagnie de danse Difé Kako, créée par la chorégraphe guadeloupéenne Chantal Loïal afin de transmettre et de faire rayonner la culture antillaise.

La compagnie de danse Difé Kako, créé par la chorégraphe guadeloupéenne Chantal Loïal, célèbre cette année son 30ème anniversaire.
En trois décennies, la compagnie a présenté de nombreux spectacles à travers le monde et organise aussi chaque année le Mois Kréyol.
À l’occasion de ce 30ème anniversaire, une soirée était organisée ce samedi (15 mars) à Paris, dans le 13ème arrondissement, là où la compagnie de danse est basée.
Au programme : danses, projections et tables rondes.
« Des traces qu’il faut laisser »
Sur scène, la troupe se reforme comme au début, il y a 30 ans, avec une joie non dissimulée.
Cyril, musicien, a partagé son ressenti :
J'ai l'impression que le temps s'est arrêté et on se retrouve avec toujours les mêmes souvenirs, les mêmes émotions, les mêmes plaisirs.
Nathalie, danseuse, exulte :
C'est une grande joie de repenser à ces années-là. Je n'avais pas compté que ça faisait 30 ans, mais c'est un bonheur de pouvoir encore danser 30 ans après et de retrouver ça, cette énergie, ce mélange, ce partage.
L’émotion est grande aussi pour la chorégraphe Chantal Loïal :
Pour les 30 ans, ça me fait plaisir que quelques-uns aient pu se libérer, venir et raconter, parce que ce sont des traces aujourd'hui qu'il faut laisser.
Faire rayonner la culture antillaise
La chorégraphe guadeloupéenne Chantal Loïal, qui a créé la compagnie, a une très forte volonté de transmettre et de faire rayonner la culture antillaise.
Un combat qu'elle continue de mener sans relâche, salué par une Légion d'honneur et plus récemment l'ordre national du Mérite.
Une reconnaissance qui fait la fierté de Chantal Loïal, même si elle est en demi-teinte :
C'est une vraie reconnaissance parce que comme ça ne va pas de soi sur l'aspect financier ou matériel. On n'a pas de centre chorégraphique, on n'est pas une compagnie de danse conventionnée au bout de 30 ans. Donc, les distinctions, il faut les prendre. C'est important pour la reconnaissance, mais ça ne suffit pas. C'est pour ça que je pense qu'il y a encore, au fond de moi, une toute petite colère. Parce que les distinctions, c'est super, mais qu'est-ce qu'il y a derrière ? La danse contemporaine, ils sont très nombreux à être représentés. Nous, on ne l'est pas. On est dans une danse contemporaine avec notre culture, notre identité, mais on n'est pas complètement établis. On sent qu’on n'est pas encore complètement légitimes.
Un parcours inspirant et un livre
Chantal Loïal espère que le festival Mois Kréyol va perdurer :
Il faut persévérer, qu'il y en ait d'autres qui prennent la relève. Et puis continuer notre passion de danser. Moi, j'aime toujours danser et il faut continuer à faire connaître notre patrimoine immatériel avec sa petite et sa grande histoire.
Et pour mieux partager encore, un livre sur le parcours si singulier et inspirant de Chantal Loïal est annoncé d'ici la fin de l'année.