Manuel Valls appelle à ne pas oublier l’esclavage : « Faire mémoire, c’est faire justice »
À Paris, la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions a rassemblé des centaines de personnes, ce samedi 10 mai, dans le 17ème arrondissement. Une cérémonie saluée et présidée par Manuel Valls aux côtés de l’association des Amis du Général Dumas.

À l’occasion de la 17ᵉ édition de la commémoration organisée par l’association des Amis du Général Dumas, la place du Général-Catroux s’est remplie de citoyens et d’élus venus honorer la mémoire des victimes de l’esclavage.
Lors de son discours, Manuel Valls, le ministre des Outre-mer a rappelé l’importance de cette commémoration.
Commémorer, au fond, c'est refuser le confort, c'est l'ignorance et c'est faire mémoire, tout simplement pour faire justice. C'est aussi refuser ce silence assourdissant, entretenu des décennies durant, comme un voile posé sur une réalité insoutenable, celle qui est derrière nous, faite de violences, de déshumanisations, de marchandisations des vies humaines. Ces crimes d'esclavage contre l'humanité. Une réalité qui pourtant est bien là. Et entretenir la mémoire, c'est aussi, à travers ces visages connus ou anonymes, honorer les résistances, les combats et aussi les victoires.
Une statue du Général Dumas ?
Pour Claude Ribbe, écrivain, philosophe et président de l’association des Amis du Général Dumas. Il a ravivé une demande ancienne : la réinstallation à Paris d’une statue du général Dumas, figure de la lutte contre l’esclavage.
On peut commémorer avec des actions concrètes. La statue du général Dumas, qui était ici entre 1912 et 1942, a été déboulonnée, abattue, fondue pendant l’Occupation. J’ai milité depuis 2002 pour qu’on la remette. On a des photos, des moyens techniques, ce n’est pas un problème de la refaire à l’identique. Ce qui est important, c’est qu’elle soit replacée à Paris, ici ou ailleurs.
Manuel Valls a salué cette proposition, tout en rappelant que la décision reviendra au président Emmanuel Macron qui avait déjà accordé son soutien au combat de Claude Ribbe.
Un hommage aussi musical
La cérémonie a aussi laissé place à l’expression artistique. La fanfare de la Garde républicaine, forte de 40 musiciens, a partagé l’espace avec un quatuor d’élèves du lycée Carnot, qui a interprété une œuvre du chevalier de Saint-George.
Par la suite, le groupe antillais Kaboss-Ka a apporté de la chaleur avec les rythmes du Gwoka. Son chef, Victorius Feler, a tenu à rappeler la portée historique de cette musique :
C'est très important parce que le Gwoka fait partie du patrimoine de l’Unesco. C’est une musique qui a été interdite pendant des années. Aujourd’hui encore, on n’a pas de lieu fixe pour la jouer. C’est une musique de souffrance, de paix, de gaieté, de bonheur et d’amour. Mais il faut savoir la jouer avec justesse, pour exprimer toute l’énergie et l’histoire qu’elle porte.