Le Guadeloupéen Steeve Rouyar détenu au Togo, l’appel à la mobilisation de Sylvie Chammougon-Anno

Par 06/07/2025 - 09:14 • Mis à jour le 07/07/2025 - 10:36

Après le député Max Mathiasin, c’est au tour de la conseillère régionale Sylvie Chammougon-Anno d’alerter sur le sort du Guadeloupéen Steeve Rouyar, incarcéré au Togo depuis un mois après avoir participé à une manifestation de protestation contre le pouvoir en place.

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Le Guadeloupéen Steeve Rouyar, emprisonné dans les pires conditions au Togo depuis un mois serait en grand danger. L’expert-comptable faisait partie d’une vague d’interpellations alors qu’il participait à une manifestation de protestation contre le pouvoir en place.

Il est accusé de « troubles à l'ordre public » et de « complot contre l'État ».

Que fait la diplomatie française pour libérer Steeve Rouyar ?

C’est la question que pose la conseillère régionale de Guadeloupe, Sylvie Chammougon-Anno dans un courrier pour demander l’intervention d’Emmanuel Macron, de son gouvernement et aux parlementaires et élus guadeloupéens de tout mettre en oeuvre pour le faire libérer le Guadeloupéen.

Appel à la mobilisation

Sylvie Chammougon-Anno appelle à la mobilisation pour obtenir la libération de Steeve Rouyar.

J'interpelle les politiques pour notre compatriote Steeve Rouyar. Depuis le 6 juin, il a été interpellé dans une manifestation. Il est emprisonné au Togo dans des conditions vraiment très difficiles. Et ses droits les plus élémentaires n'ont pas été respectés puisque on a tous vu la vidéo avec les brutalités policières subies. C’est important que nous puissions nous mobiliser parce que ça fait un mois. Les 31 personnes qui ont été interpellées avec lui ont déjà été relâchées. Pourquoi pas Steeve ? Donc il faut une mobilisation pour qu'on puisse avoir des nouvelles d'abord de Steeve et puis pour qu'il soit libéré. Pourquoi il ne serait pas libéré alors que toutes les autres personnes ne l'ont déjà été ?

« Pas de preuve de vie »

Sylvie Chammougon-Anno interpelle nos parlementaires. Elle-même a sollicité le ministre togolais des droits de l'homme, qui pour l’heure n’a pas donné suite.

Je souhaiterais d'abord interpeller nos parlementaires parce que ce sont eux qui ont la possibilité, par le biais du ministère des Affaires étrangères, d'interpeller l'administration, la diplomatie française pour que nous ayons des actions concrètes en faveur de notre compatriote. J'ai moi-même interpellé le ministre togolais des droits de l'homme avec lequel j’étais en classe pendant de longues années à Paris qui, pour le moment, n'a pas donné suite. Je rappelle quand même que ce même ministre des droits de l'homme était directeur de cabinet de Manuel Valls, qui se trouve être le ministre des Outre-mer, et c’était son adjoint lorsqu'il était maire d’Evry. Donc tout cela me permet de dire qu'il y a des leviers que nos politiques peuvent actionner, si ce n'est déjà fait. Parce que peut-être que ça a déjà été fait. Mais moi, je souhaiterais vraiment qu'il y ait une mobilisation citoyenne pour que nos politiques puissent agir concrètement pour que notre compatriote soit libéré dans les plus brefs délais puisque nous n'avons même pas de preuve de vie. Il faut vraiment que la situation puisse se résorber le plus rapidement possible. Je rappelle quand même que Steeve est seul dans un environnement hostile et nous ne pouvons qu'imaginer sa souffrance.

A noter que dans un courrier du 19 juin dernier, Max Mathiasin, député de la 3e circonscription de Guadeloupe, a pour sa part demandé à Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, des informations concrètes sur la situation de Steeve Rouyar, emprisonné au Togo.

« Il faut que la mobilisation continue »

Olivier Serva, député de la 1ère circonscription de la Guadeloupe, est lui aussi inquiet pour Steeve Rouyar, qu’il connaît bien.

Je connais très bien Steeve Rouyar puisque c'est un confrère expert-comptable. Steeve, à l'époque, a même été mon étudiant. Et on discute souvent politique parce qu'il s'intéresse à la politique en Guadeloupe. C'est un homme extrêmement gentil, qui ne sait pas dire non, qui a le cœur sur la main et qui peut être parfois un petit peu naïf et peut se laisser embarquer par d'autres dans des situations qu'il n'aurait pas voulu. Bien évidemment, en tant que député, j'ai eu à écrire au ministre des Affaires étrangères. Je ne suis pas le seul député, sénateurs de Guadeloupe, de Martinique, de la région parisienne, on est mobilisé et j'ai eu la famille, notamment le père de Steeve Rouyar qui m'a indiqué qu’on attend la décision du juge d'instruction pour savoir ce qu'on reproche ou pas à Steeve. Mais ce qui m'inquiète le plus, ce sont les conditions de détention au Togo, elles sont brutales. Il n'y a ni à manger, ni à boire fourni par la geôle, mais par les parents et connaissances des personnes incarcérées. Or, je rappelle que Steeve n'a aucune famille au Togo. Heureusement qu'il avait, puisqu'il est expert-comptable et voulant s'installer au Togo, une cliente qui pour l'instant se supplée aux besoins vitaux. Mais il a déjà perdu beaucoup de poids. Suite aux courriers et aux mobilisations de la famille, des parlementaires, de tout le monde, l'ambassadeur de France au Togo lui a rendu visite pour se rendre compte de sa situation. Mais en fait, aujourd'hui, nous sommes très inquiets. Il faut que la mobilisation continue, partout et de tous bords pour que notre ressortissant guadeloupéen français puisse rentrer chez lui sain et sauf.


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