La gestion de la chaleur en Outre-mer, un impensé dans la conception des logements sociaux

Par 21/07/2025 - 10:52

L'adaptation à la chaleur du parc social ultramarin fait encore défaut en ce qui concerne la gestion de la chaleur. C'est que souligne un rapport de l'Agence nationale de contrôle du logement social, l'ANCOLS. Le document soulève un retard global dans la prise en compte de cette problématique.

    La gestion de la chaleur en Outre-mer, un impensé dans la conception des logements sociaux

Ce n'est pas nouveau mais le bâti n'est pas toujours adapté à la gestion de la chaleur et au confort thermique et il renforce surtout des inégalités.

Comme le souligne l'ANCOLS dans ce document, si près de la moitié des ménages ultramarins déclare souffrir des températures élevées lors de vagues de chaleur, ce taux grimpe dans les quartiers prioritaires de la ville à 70%.

L'Agence pointe que c'est en grande partie lié au fait que cette problématique n'a que récemment été prise en compte par les bailleurs sociaux de nos territoires, et qu'elle n'est pas toujours une priorité au regard d'autres enjeux comme la sécurité, la salubrité ou l'accessibilité.

Par ailleurs, les logements sociaux neufs sont en général conçus pour favoriser l'aération, mais ce n'est pas forcément le cas pour le parc ancien. De plus, d'autres contraintes normatives, sismiques ou cycloniques par exemple, empêchent aussi de déployer des solutions qui risqueraient d'être détruites sous l'effet de catastrophes naturelles.

Dépenses énergétiques importantes

Dans ce document, l'ANCOLS note également que des usagers ont tendance à installer des climatiseurs, ce qui se comprend évidemment face à la chaleur, mais ces équipements ne sont pas toujours adaptés à des logements soit aérés, soit mal isolés, et ils provoquent souvent des dépenses énergétiques importantes qui, là encore, aggravent la précarité.

Ainsi, cette agence nationale esquisse des solutions, elle déplore notamment le manque de financement pour l'adaptation aux fortes chaleurs, soulignant que les aides à l'installation de brasseurs d'air par les CEE ont largement permis leur déploiement dans la construction de logements sociaux neufs.

Plus largement, elle se positionne en faveur de l'adaptation, à la fois des diagnostics énergétiques aux réalités ultramarines, ce qui doit normalement être fait dans le cadre du prochain PNACC, le plan face au changement climatique, mais aussi adaptation des normes de construction et la possibilité de se fournir notamment dans le BTP chez nos voisins, pour alléger les règles et les coûts qui s'appliquent actuellement.


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