Chlordécone : opération de sensibilisation à Paris pour les ouvriers agricoles

Par 06/02/2024 - 17:55 • Mis à jour le 07/02/2024 - 05:14

Les ouvriers agricoles empoisonnés ne veulent pas que la flamme du combat pour les réparations du scandale du chlordécone s'éteigne. Ils sont à Paris pour sensibiliser les médias, les politiques et l'opinion publique.

    Chlordécone : opération de sensibilisation à Paris pour les ouvriers agricoles

Faire du chlordécone un sujet national. Ce mardi, le Collectif des ouvriers agricoles empoisonnés par les pesticides organisait une conférence de presse à Paris, à l'Académie du Climat, à laquelle étaient conviés plusieurs activistes et associations engagées contre les pesticides, aussi bien en Guadeloupe et en Martinique, qu'Outre-Atlantique.

Une sensibilisation citoyenne, médiatique, politique et judiciaire assumée par Yvon Sérénus, président de l'association.

Il faut que la France sache exactement ce qui se passe. On mène une campagne au niveau international et on doit rencontrer certains membres du gouvernement pour ne pas qu'ils disent qu'ils ne savaient pas

Après l'annonce du non-lieu judiciaire en 2023, la volonté affichée est de porter ce dossier chlordécone sur tous les fronts et l'action citoyenne peut participer à changer la donne pour Maître Marie-Laure Pierre-Louis, avocate au cabinet Arckos qui défend le collectif.

C'est vrai qu'en Martinique et en Guadeloupe, tout le monde est très sensibilisé à la question chlordécone alors que c'est moins le cas sur l'Hexagone. Pour nous, c'est important de réunir les médias, de réunir des gens qui sont concernés pour les sensibiliser aux actions judiciaires en cours. Aujourd'hui, à la conférence de presse, il y avait d'autres collectifs pour d'autres pesticides. Donc c'est l'idée aussi qu'on peut peut être générer quelque chose de global, puisqu'il n'y a pas que le chlordécone qui pose problème

L'Etat est dans le viseur

Concernant la stratégie juridique, l'Etat est clairement dans le viseur du collectif notamment pour l'obtention d'une juste indemnisation

La stratégie judiciaire, c'est essayer d'engager la responsabilité de l'Etat sur tous les fondements possibles. On a choisi le tribunal administratif parce qu'on pense qu'on a nos chances de réussir à obtenir une indemnisation. Sur la question de la faute, pour nous, ce n'est plus vraiment à démontrer puisqu'il y a déjà des décisions qui ont reconnu la faute de l'Etat. Là, ce qu'on attend, c'est la réparation du préjudice

D'ici là, un texte de loi porté dans la niche parlementaire socialiste pour davantage de reconnaissance mais toujours pas de réparation. Pour le député Elie Califer, le texte de loi doit être un point de départ :

Tout le monde aimerait aller beaucoup plus loin mais l'idée, c'est d'avoir un débat au parlement ce qui permettrait d'aller plus loin. Le point de départ, c'est la reconnaissance de la responsabilité de la République

Reste à savoir si les députés suivront cette initiative.


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