Jour de passation des pouvoirs à Matignon : Édouard Philippe succède Bernard Cazeneuve
La passation des pouvoirs entre Bernard Cazeneuve et le nouveau premier ministre Édouard Philippe a eu lieu ce lundi à Matignon. Un passage de témoin entre "un homme de gauche" et "un homme de droite" qui s’estiment mutuellement et revendiquent leurs racines normandes tout en cultivant leur passion du sens de l’Etat et de l’intérêt général.
Moins d'une heure après l'annonce de sa nomination par l'Elysée, le nouveau premier ministre Edouard Philippe, 46 ans, s’est rendu à Matignon pour la traditionnelle passation de pouvoirs. Après plusieurs dizaines de minutes d’entretien, Bernard Cazeneuve et Édouard Philippe se sont exprimés devant le personnel de Matignon et la presse.
Avant de souhaiter à Édouard Philippe, « par amitié, par amour de noter pays, par amour de la République, le meilleur dans l’exercice de ses fonctions », Bernard Cazeneuve a rappelé ses « convictions d’homme de gauche ».
« Dans ma vie politique, a-t-il notamment dit, la loyauté, la fidélité, le respect de ceux qui ont ancré les courants de pensée dans l'histoire, ont constitué pour moi une boussole, au même titre que le sens de l'État ».
En réponse, le député-maire LR (Les Républicains) du Havre et nouveau premier ministre, Édouard Philippe a revendiqué, de son côté, être « un homme de droite » lui aussi soucieux avant tout de « l’intérêt général ». «Comme vous, je sais que l’intérêt général doit guider l’engagement des élus, l’engagement des agents de l'État et d’une certaine façon de nos concitoyens ».
Édouard Philippe a aussi rendu hommage à Bernard Cazeneuve qui, « au-delà des désaccords » qu’ils ont pu avoir, était « un exemple de caractère ».
Invité dans la soirée du 20 heures de TF1, le nouveau premier ministre a justifié sa décision d’aller à Matignon.
« J'ai réfléchi, j'ai consulté un peu et je me suis dit que la situation dans laquelle nous étions était suffisamment unique pour que nous tentions quelque chose qui n'a jamais été tenté », a-t-il dit.
"Ce que propose le président de la République, ce que je vais essayer de construire avec lui pour faire réussir le pays, c'est une majorité, avec des gens issus de la droite comme je le suis, des gens issus de la gauche, comme lui peut l'être, des gens qui viennent de la société civile (...) pour essayer de faire avancer le pays".
« On est vraiment dans une situation nouvelle. Et la droite et la gauche ont été éliminées au premier tour de l'élection présidentielle. On peut faire comme avant, on peut faire comme si rien ne s'était passé, on peut s'amuser à faire l'essuie-glace" gauche-droite "mais ce n'est pas ça que veulent les Français, ils veulent que la France réussisse, reparte », a encore dit Édouard Philippe au 20 heures de TF1.
Après cette interview, Edouard Philippe s’est rendu à la préfecture de Police de Paris. Il tenait à « saluer un certain nombre d’hommes et de femmes qui portent l’uniforme, qui servent leur pays, qui sont des cibles, et qui ont chevillé au corps le fait de garantir la sécurité des Français ».