La motion de censure contre le gouvernement Bayrou rejetée à l’Assemblée nationale
La motion de censure du gouvernement Bayrou n'a pas abouti, ce jeudi, à l'Assemblée nationale. Déposée par LFI, avec le soutien des élus écologistes et communistes, celle-ci n'a récolté que 131 voix, loin des 289 qui étaient nécessaires. Un vote qui s'est déroulé dans une ambiance étrange, où la situation des Outre-Mer a été souvent évoquée.

Un vote sans surprise, ni suspense. L'hémicycle était quasiment vide, ce que n'a pas manqué de souligner François Bayrou en préambule de l'examen de cette motion.
Une manière de pointer un peu plus la division du Nouveau Front Populaire. Car les Socialistes et apparentés, des Antillais Bellay, William, Baptiste et Califer, ont refusé de s'associer à cette initiative des autres forces de gauche, son chef Olivier Faure défendant une nécessité de construire et se félicitant d'avoir obtenu des avancées, notamment sur le relèvement du budget des Outre-Mer. Mais assurant en même temps qu'une future censure n'est pas à exclure, sur les budgets notamment.
Car chaque parti a posé ses conditions, notamment les LIOT des Guadeloupéens Serva et Mathiasin, par la voix de leur président Stéphane Lenormand, député de Saint-Pierre-et-Miquelon :
Quant à la hausse de la taxe de solidarité sur les billets d’avion pour les territoires ultramarins et insulaires, M. le Premier ministre, c’est une ligne rouge que vous ne devez pas franchir. C’est pour nous, Ultramarins, une véritable provocation alors que les prix des billets sont déjà faramineux et que souvent nos concitoyens les utilisent pour venir se faire soigner dans l’Hexagone.
Le couperet n'est pas levé
Les Outre-Mer étaient au cœur aussi des piques adressés à la majorité par la Gauche démocrate et républicaine, où siègent Marcellin Nadeau, avec les Guyanais Castor et Rimane, leur porte-parole Elsa Faucillon, a notamment, cité la vie chère pour justifier la décision de censurer :
Plutôt que de répondre à leurs aspirations, à l’émancipation, à la dignité, vous persistez dans un modèle fondé sur la répression et l’exploitation, comme c’est le cas en Martinique. Vous faites le choix d’embastiller le leader du mouvement contre la vie chère au lieu de mettre au pied du mur les groupes économiques dominants à l’origine de l’explosion des prix.
Si certains ont déjà activé le levier, d'autres ont posé leurs conditions. La censure n'est pas passée, mais le couperet n'est pas pour autant levé sur ce gouvernement.