La Réunion : le renouvellement des flottes de pêche ultramarines en discussion

Par 15/04/2025 - 06:45

La ministre de la Transition écologique et de la Mer, Agnès Pannier-Runacher, était en déplacement à La Réunion, ce lundi (14 avril) avec le commissaire européen à la pêche. L’objectif : convaincre Bruxelles d’assouplir les règles pour permettre un renouvellement des bateaux de pêche dans les Outre-mer.

    La Réunion : le renouvellement des flottes de pêche ultramarines en discussion
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Alors que les professionnels de la mer réclament depuis des années un soutien concret, la ministre Agnès Pannier-Runacher a tenté lundi dernier, un coup de communication politique mais aussi technique, en recevant sur place à la Réunion le commissaire européen à la pêche, Costas Kadis.

Une initiative pour exposer sur le terrain la réalité des flottes ultramarines, leur vétusté et leurs besoins spécifiques. Une manière pour la France de peser directement sur la décision européenne, qui reste pour l’instant frileuse.

Un premier dispositif jugé insuffisant

En 2023, l’Union européenne avait autorisé un renouvellement partiel des flottes de pêche ultramarines. Mais ce dispositif, très limité, n’avait permis d’accompagner financièrement que 10 % des 1 500 bateaux concernés. Un bilan largement insuffisant pour les professionnels, mais aussi pour la ministre comme elle l’a affirmé chez nos confrères d'Antenne Réunion.

Je ne suis pas satisfaite. Je serai aux côtés des pêcheurs, puisque j’accueille aujourd’hui le commissaire à la pêche. Je vais avec lui monter sur un bateau de pêche pour lui montrer la spécificité de ces pêches ultramarines, qui ne peuvent pas être gérées comme les pêches du nord de l’Europe. Il faut être capable d’avoir des bateaux dignes de ce nom. Donc, je suis totalement aux côtés des pêcheurs.

Agnès Pannier-Runacher insiste sur les enjeux de sécurité, de durabilité, mais aussi de transmission.

Il faut renouveler ces bateaux pour préparer le renouvellement des générations, accueillir des élèves à bord. On doit aussi, pour améliorer la sécurité, permettre d’accueillir des observateurs pour progresser encore en matière de durabilité. Et redire que nous avons une pêche qui repose beaucoup sur l’artisanat. C’est pour cela que nous attendons un geste concret de la part de la Commission européenne.

Des négociations encore ouvertes

Si une nouvelle demande officielle de dérogation doit être déposée par la France en mai, aucune promesse n’a encore été faite côté européen. Le commissaire Costas Kadis s’est montré prudent dans ses déclarations, reconnaissant avoir bien “compris les défis” et assurant vouloir trouver un “terrain d’entente”.

Des propos diplomatiques, mais qui laissent planer l’incertitude sur une décision concrète. Pour les pêcheurs ultramarins, l’attente continue.

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