Incarcération de Nicolas Sarkozy: une demande de mise en liberté déposée par ses avocats
L’ancien président français était attendu ce mardi matin (21 octobre) à la prison de la Santé, à Paris. Reconnu coupable d’association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen fin septembre dernier, il doit purger une peine de cinq ans de prison.
À 70 ans, Nicolas Sarkozy est devenu le premier ancien président français à être incarcéré. Il est arrivé à la prison de la Santé peu avant 9h40 (4h40 aux Antilles), accompagné de son épouse Carla Bruni.
"Oh bienvenue Sarkozy!", "Y'a Sarkozy!", ont crié des détenus depuis les cellules.
Trente minutes plus tôt, il avait quitté son domicile à pied, accompagné de son épouse Carla Burni. Il avait pris le temps de saluer plusieurs dizaines de partisans réunis à proximité qui ont scandé "Nicolas ! Nicolas", "Libérez Nicolas!".
Condamné le 25 septembre dernier, l’ex-chef de l’État a été reconnu coupable d’avoir laissé ses collaborateurs engager des discussions avec la Libye de Mouammar Kadhafi, en vue d’un financement occulte de sa campagne présidentielle de 2007, qui ne s'est toutefois pas matérialisé, selon la justice.
Sur le réseau X, Nicolas Sarkozy a dénoncé une erreur judiciaire :
« Ce n'est pas un ancien président de la République que l'on enferme, c'est un innocent. »
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) October 21, 2025
Demande de mise en liberté
La décision du tribunal correctionnel de Paris a surpris jusque dans son camp. Les juges ont justifié la détention par la « gravité exceptionnelle » des faits, « de nature à altérer la confiance des citoyens ». Dès son incarcération, ses avocats ont déposé une demande de mise en liberté. La justice a deux mois pour statuer.
« Quoi qu'il arrive, ce sera trois semaines, un mois de détention », a estimé son avocat Christophe Ingrain sur Europe 1.
En attendant, l’ancien président est placé sous régime d’isolement : une promenade quotidienne seul, l’accès à une petite salle de sport ou à la bibliothèque, selon un planning. Pour occuper ses journées, il a emporté deux livres : une biographie de Jésus et Le Comte de Monte-Cristo, roman d’un homme injustement condamné.
Reçu par Emmanuel Macron
Vendredi 17 octobre, avant son incarcération, Nicolas Sarkozy avait été reçu par Emmanuel Macron à l’Élysée. Le président a qualifié cette rencontre de « normale sur le plan humain », tout en rappelant « l’indépendance de la justice ».
Son ancien ministre, Gérald Darmanin, a annoncé vouloir lui rendre visite en détention, une intention critiquée par les syndicats de magistrats et par le procureur général Rémy Heitz, qui a mis en garde contre « un risque d’atteinte à la sérénité » du processus judiciaire, alors que d’autres volets de l’affaire libyenne doivent encore être jugés. Une telle visite présenterait un risque « d'atteinte à l'indépendance des magistrats » selon le procureur général.
