Affaire Lambert : le tribunal condamne le propriétaire au civil
Dans une décision rendue hier soir (mardi 9 janvier), le juge des référés de Pointe-à-Pitre a estimé que Thierry Lambert n’a pas utilisé les voies légales pour faire partir ses locataires et ordonné la remise intégrale de leurs effets personnels.
Après une audience d’heure en heure, qui s’est tenue lundi, le juge des référés de Pointe-à-Pitre a rendu sa décision hier soir (mardi 9 janvier) concernant l’affaire opposant Thierry Lambert et ses ex-locataires.
Ces derniers avaient pour rappel, engagé une procédure d’urgence pour récupérer leurs effets personnels. Le tribunal est finalement allé dans le sens des requérants.
Le tribunal a considéré que Thierry Lambert « a commis un trouble manifestement illicite en procédant de fait sans titre exécutoire et sans respect des règles légales à l'expulsion de ses locataires » et « en reprenant la jouissance du bien dont il est propriétaire mais qui constituait leur domicile ». Il ordonne la remise de l'intégralité des effets personnels des plaignants (papiers d'identité, moyens de paiement, véhicules et l'ensemble des aménagements intérieurs et extérieurs plus particulièrement la piscine et le spa démontables leur appartenant).
Un appel pas exclu
Débouté dans ses demandes, le propriétaire est, par ailleurs, condamné à verser 1500 euros pour les frais de procédure civile à ses opposants.
Son avocate, Maître Maritza Bernier, n’exclut pas de faire appel de cette décision.
Mon client est, à ce stade, en réflexion, et cela devra déterminer la suite. J’attends la décision papier pour analyser les motivations. Mais ce que je peux dire, c’est que, pour l’avocate que je suis, c’est une décision qui est contestable juridiquement à plus d’un titre. On a le sentiment qu’il fallait faire taire certaines velléités
Maître Sandrine Fando-Montout, qui défend les intérêts des ex-locataires, a réagi dans un communiqué.
Cette décision redonne à Madame Muguet et à Monsieur Melon leur honneur et leur dignité après avoir été humilités, traqués, vilipendés, insultés, traités de squatteurs, de racistes, d’escrocs, alors qu’ils étaient dans leur droit le plus total. Ainsi, une expulsion ne peut avoir lieu sans titre exécutoire
Dans sa décision, la justice a notamment souligné qu’aucune action judiciaire n’avait été entreprise par Thierry Lambert pour régler la situation dans laquelle il disait se trouver depuis 8 mois.
« Monsieur Lambert ne pouvait donc tenir responsables Madame Muguet et Monsieur Melon de sa situation. La justice a donc tranché. Une procédure au fond devrait suivre afin de résoudre définitivement le contentieux locatif opposant » les ex locataires à M. Lambert, précise encore Me Fando-Montout.