Guyane : taxer réellement le spatial pour financer le développement

Par 19/04/2017 - 12:28 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:12

Des pistes pour permettre un meilleur développement de la Guyane. C’est le sens de la contribution de l’Atelier d’analyse des économies d’outre-mer, l’ATOM. Deux de ses chercheurs viennent de rendre public leurs travaux visant à rechercher comment l’activité du spatial qui constitue l’un des premiers moteurs de l’économie guyanaise pourrait contribuer davantage au développement de cette collectivité territoriale française d’Amérique.

    Guyane : taxer réellement le spatial pour financer le développement

Au centre de cette étude, la simulation d’une taxation des activités du spatial pour financer le développement du territoire. Plusieurs hypothèses sont posées, s’appuyant sur les données de l’INSEE.

Il est ainsi démontré qu’avec cette taxe dite dékolé appliquée aux activités du spatial (soit sur la production soit sur les intrants intermédiaires), les effets macroéconomiques sont positifs avec une augmentation du PIB et une réduction du chômage, malgré probablement des migrations économiques.

Selon les scénarios de péréquation, cette politique fiscale peut contribuer au financement du développement de l’éducation et de la santé, à l’amélioration du pouvoir d’achat ou au soutien à la production locale. Ce pourrait être une des réponses au sentiment d’injustice sociale exprimé massivement dans les rues guyanaises, en plus des premiers engagements gouvernementaux.

Il s’agirait en outre, de promouvoir davantage d’équité sociale au vu des exonérations dont bénéficie la grande et puissante industrie spatiale comparée aux petits producteurs guyanais. Dans ce document on peut lire encore que la contribution fiscale directe du secteur spatial est réduite en vertu de la législation particulière dont il bénéficie.

Le financement de biens publics repose alors pour beaucoup sur les retombées indirectes qu’il génère dans le reste de l’économie par ses effets d’entrainement. Les fluctuations économiques qu’engendre cette activité pourraient être stabilisées au moyen d’une politique fiscale re-distributive en mettant plus directement à contribution l’activité commerciale que représente aujourd’hui les activités spatiales.

La "taxe dékolé", par son mécanisme de péréquation, pourrait viser trois objectifs de développement : une augmentation des services en éducation, mais aussi dans le domaine de la santé, une amélioration du pouvoir d’achat des ménages et/ou un soutien au développement des entreprises locales.