Entendus au Sénat, les acteurs de la grande distribution aux Antilles défendent leurs marges
Les acteurs de la grande distribution aux Antilles ont défendu leurs marges face à la Délégation sénatoriale aux Outre-Mer, ce mercredi 11 décembre. Entendus dans le cadre d'un rapport d'information qui est en cours au Palais du Luxembourg, les groupes Bernard Hayot, Safo, Parfait et CréO ont été interrogés par les sénateurs sur ce sujet ô combien important pour nos territoires.
Les groupes de la grande distribution aux Antilles entendus hier et ont unanimement réfuté toute responsabilité dans la cherté de la vie, en rejetant la responsabilité des solutions sur l'État et les autres acteurs de la chaîne.
Une même voix
Ce que l’on peut dire c’est que les représentants des principaux groupes étaient raccords. Que ce soit sur le constat, tous l'ont affirmé d'une même voix : la vie chère ne reposerait que sur deux piliers, comme l'illustre ces propos en miroir de Stéphane Hayot et François Huygues Despointes, des groupes GBH et SAFO.
Les deux principales causes sont l'étroitesse de nos marchés et l'éloignement de nos sources d'approvisionnement.
Les causes de ce différentiel, c'est le couple éloignement géographique, taille de marché.
Pour ce qui est des solutions, là encore, ce n'est pas de leur fait à écouter les deux concurrents qui ne voient qu'une seule piste urgente.
Elle s'appelle la continuité territoriale. Continuité territoriale que la Corse a su négocier. Dans l'Outre-mer français, il n'y a pas eu cette continuité territoriale négociée.
Tant qu'elle n'existe pas, nous, on est obligé aujourd'hui de composer avec une organisation logistique complexe qui correspond à celle du commerce international.
Des distributeurs fragilisés ?
En somme, c'est la solidarité nationale qui doit payer pour compenser l'État, donc, mais aussi les autres acteurs, notamment les exportateurs avec des tarifs spéciaux et les transporteurs avec du discernement sur les marchandises, comme l'a réclamé Kevin Parfait du groupe éponyme.
Un container de téléviseur à plus de 100 000 € et un container d'eau ne vaut que 2000 €. Il faut rajouter 5 000 € le container, ça nous fait des surcoûts d'approvisionnement, par exemple pour l'eau, qui peuvent aller à 260% de surcoût.
Les distributeurs ne veulent surtout pas assumer la responsabilité de la vie chère. Pire, cela pourrait même les menacer à écouter Stéphane Hayot.
Le plus important, c'est de ne pas se tromper de cible. Beaucoup d'acteurs très importants ont disparu. Attention à ne pas affaiblir les acteurs. Ce sont des métiers difficiles. Contrôlons, mais ne fragilisons pas ceux qui sont en place.
En résumé, la grande distribution réclame aux parlementaires de ne pas trop les déranger, alors que divers travaux qui entendent bousculer les positions établies sont à l'étude, autant au Sénat qu'à l'Assemblée.