Une base de données répertorie les propriétaires d'esclaves indemnisés après l'abolition
Le CNRS a mis en ligne une base de données qui répertorie les indemnités perçus par les propriétaires d'esclaves au lendemain des abolitions de l'esclavage dans les anciennes colonies françaises.
Depuis plusieurs années, le Centre International de Recherches sur les Esclavages et Post-Esclavages effectue un travail sur la question des réparations. Un projet retient notamment l'attention. Il s'agit "REPAIRS", dont l'objectif est d'étudier les indemnités, les réparations et les compensations versées au titre de l'esclavage.
Et en plein mois de mai, au cours duquel vont se dérouler plusieurs cérémonies de commémorations, le CIRESC met en ligne une base de données pour connaître quelles indemnités ont touché les anciens propriétaires d'esclaves après l'abolition. Des personnes qui ont aussi récupéré des titres d'indemnités, pour le remboursement d'une dette par exemple, sont également recensées.
Preuve que l'esclavage a aussi fait l'objet de spéculations.
L'outil permet de faire une recherche par nom, par zone géographique sur deux périodes d'indemnisation : 1825 pour Haïti et 1849 pour la Guadeloupe, la Martinique ou encore le Sénégal.
Myriam Cottias, directrice du Centre International de Recherches sur les esclavages et post-esclavages et chercheuse au CNRS coordonne ce projet REPAIRS :
Il y a un moteur de recherche où on peut taper un nom complet ou une partie de nom si on n'en est pas sûr. On arrive alors sur une fiche personne qui donne toutes informations que l'on a sur l'indemnitaire. Cette fiche montre aussi ce qu'est devenu le titre de l'indemnité
En effet, si les propriétaires ont été directement indemnisés, des créanciers d'esclavagistes ont reçu des titres indemnitaires pour éteindre des dettes.
"On montre aussi comment les titres d'indemnités ont circulé. Ils sont devenus un capital économique, comme un billet de monnaie", précise Myriam Cottias.
La base de données est collaborative et évolutive. Les personnes qui ont des informations à apporter aux différentes fiches peuvent les transmettre au CNRS. Les scientifiques demandent néanmoins que les éléments soient prouvés par des archives.
À noter que si la plateforme est en ligne, elle connaît quelques ralentissements depuis son ouverture. Vous pouvez y accéder en cliquant ici.