Michel Martelly, persona non grata en France aussi
Après Montréal et Miami, c’est en France que le chanteur et ancien président haïtien, Michel Martelly, a été interdit de concert.
Vendredi dernier, le 3 juin, Jérôme Perronet, directeur de cabinet du maire de Sarcelles, a annoncé devant une foule de manifestants haïtiens fous de joie que le groupe "Sweet Micky" de Michel Martelly ne se produirait pas dans leur ville.
C'est la Fédération de la diaspora haïtienne d'Europe, la FEDHE, qui, en France, avait interpellé l'édilité sarcelloise en arguant que Michel Martelly était "une personnalité très controversée qui fait allègrement l'apologie de la violence, notamment contre les femmes, envers lesquelles il manifeste un profond mépris et une misogynie certaine".
L'ancien président est surtout accusé par la diaspora haïtienne d'être à l'origine, voire complice, de la situation critique que traverse le pays, entre instabilité politique, corruption et violence extrême. Certains allant même jusqu'à l'accuser d'être en lien avec les gangs qui sèment la terreur dans le pays.
La FEDHE avait ainsi lancé une pétition pour barrer la route à l'ancien président haïtien, qui a récolté plus de 3 000 signatures en quelques jours. L'association envisageait par ailleurs de se mobiliser massivement dans le cas où le concert aurait été maintenu. Elle a cependant bien été entendue par le maire, Patrick Haddad, qui a donc délivré un arrêté pour empêcher la tenue du concert, prévu le 10 juin prochain.
Ce n'est pas la première fois que Michel Martelly se voit refoulé. En mai dernier, il n'avait pu effectuer sa prestation lors du "Best of Haïti Music Fest" à Miami, à l'occasion des célébrations de la Fête du drapeau. Et en 2019, on se rappelle que ce sont ses concerts à Montréal qui avaient été annulés.