Avec son dernier album engagé et aux couleurs caribéennes, Bad Bunny multiplie les records
Le 5 janvier dernier, Bad Bunny, artiste portoricain, sortait son 6e album « DeBÍ TiRAR MáS FOToS ». Un album surprenant et engagé qui représente un véritable hommage à son île natale : Puerto Rico ! Cet album composé de 17 titres rencontre depuis un véritable succès dans le monde.

« J’aurais dû prendre plus de photos », telle est la signification du titre du nouvel album de Bad Bunny qui déchaine les passions à travers le monde depuis plus de deux semaines. Cet album du chanteur portoricain a battu plusieurs record ces derniers jours.
En tête des classements
D’abord avec le titre de salsa « Baile inolvidable » qui signifie « danse inoubliable ». Ce morceau est arrivé top 1 du classement d’Apple music, une première pour un titre de salsa. Après avoir caracolé en tête dans plusieurs classements musicaux, il a été détrôné par un autre son phare de l’album « DTMF ».
Ce morceau empli de nostalgie parle à de nombreux auditeurs qui l’ont transformé en tendance Tik Tok. Il est numéro 1 du classement mondial de la plateforme Spotify depuis 11 jours consécutifs et comptabilise plus de 11,5 millions d’écoutes. Bad Bunny est également l’artiste le plus écouté sur cette même plateforme depuis 17 jours consécutifs. Les records continuent faisait du Portoricain l’artiste latino comptabilisant le plus d’auditeurs mensuels dans l’histoire de Spotify. Enfin, l’album est également numéro du classement Billboard 200.
Un album engagé
Dans une interview accordée à Billboard, l’artiste caribéen est revenu sur ce succès :
C'est un album très spécial, et une partie de son objectif était de rassembler les générations d'une manière différente : permettre aux petits-enfants de partager la musique avec leurs parents et grands-parents, et célébrer leur culture de manière unique. (...) Mon objectif était celui que j'ai mentionné : proposer un album avec l'essence de Porto Rico qui unirait les générations, éveillerait l'amour pour le pays et la culture, et que les gens pourraient apprécier.
En effet, en plus d’appeler aux souvenirs chers des Portoricains et de faire ressortir l’essence caribéenne de l’île, ne serait-ce qu’avec la pochette de son album très parlante, Bad Bunny a souhaité faire passer un message. À savoir la nécessité de garder l’essence de Porto-Rico.
Ce qui se ressent notamment grâce aux sonorités traditionnels que l'on retrouve dans plusieurs titres de « DeBÍ TiRAR MáS FOToS ». Des sonorités qui rappellent également les richesses caribéennes de l'île des Grandes Antilles.
À travers cet album, l’artiste dénonce le colonialisme moderne des États-Unis sur ce territoire libre associé. Un engagement qui passe d’abord par des résumés historiques inscrits sur l’album disponible sur YouTube, mais aussi avec des morceaux comme « LO QUE LE PASÓ A HAWAii » où l’artiste craint que Porto Rico ne prenne le chemin d’Hawaï.
Ou encore avec « La Mudanza » où il chante : « Ici ils ont tué des gens qui ont brandi le drapeau (…) personne ne me fera partir d’ici, d’ici je ne bougerai pas dîtes leur que c’est ma maison, celle où est né mon grand-père ».
Je suis Porto-Ricain, je suis caribéen et ma musique, ma culture, mon histoire et celle de ma terre coulent dans mon sang » a-t-il confié au New York Times.
Musiques engagées, émouvantes ou entrainantes, salsa, reggaeton et plena (genre musical portoricain), Bad Bunny ne s’attendait pas à un tel succès.
Pourtant, celui qui sera en résidence dans son île dès juillet propose un show déjà complet avec 400 000 billets vendus en à peine quelques heures.
Pour Bruno Magallon-Graineau, professeur de chaire supérieure en Géographie au lycée de Bellevue, dans ce que dénonce Bad Bunny il y a un contexte similaire aux Antilles mais avec des résultats pas tout à fait identiques.
À ÉCOUTER Ce qu'il faut retenir et comprendre de l'album de Bad Bunny, Erika Govindoorazoo