Sainte-Marie : cinq ans après les glissements de terrain, de nombreuses familles toujours dans l’attente
En novembre 2020, plus de 400 maisons du Nord de la Martinique avaient été fragilisées par de fortes pluies, dont 140 rien qu’à Sainte-Marie. De nombreuses familles ont dû quitter leur domicile. Cinq ans plus tard, une partie d’entre elles n’a toujours pas pu réintégrer leur logement.
Une catastrophe naturelle qui a causé d’importants dégâts. Il y a cinq ans, un épisode pluvieux exceptionnel a provoqué des mouvements de terrain dans le Nord de la Martinique. Plus de 400 maisons avaient alors été affectées dans plusieurs communes : Épineux, Desroses, Fond-Saint-Jacques, Morne-des-Esses…
À Sainte-Marie uniquement, près de 140 habitations avaient été endommagées. Des dizaines de familles sont restées sans toit du jour au lendemain.
La promesse d’une solution pour chaque famille…
En décembre 2020, l’ex-ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu promettait « une maison, une solution » pour chaque sinistré. Mais cinq ans plus tard, nombre d’habitants de Sainte-Marie n’ont toujours pas pu rentrer chez eux. Certains attendent toujours les procédures, d’autres ont dû avancer eux-mêmes des frais pour tenter de réparer.
Loïc Léry, vice-président de l’association des sinistrés de Sainte-Marie, montre l’étendue des dégâts toujours visibles :
Vous voyez la grande fissure qui est là. Et cette maison, elle s'est affaissée. Ce qui veut dire que le socle de la maison a quitté terre et est dans le vide. Certains ont perdu leur maison, d’autres ne sont toujours pas rentré chez eux face à la lenteur de la procédure ou encore ont dû débourser pour entamer les travaux de réparations.
Un sentiment d’abandon
Pour Agnès Léry, présidente de l’association des sinistrés à Sainte-Marie, les délais interminables créent un sentiment d’injustice et un décalage avec la prise en charge observée ailleurs en France :
Je pense qu'il y a eu un manque de mobilisation fort de nos élus. Quand on compare avec ce qui se passe en France hexagonale, on a un décalage qui est criant sur la prise en charge, la mobilisation côté des sinistrés par rapport à nous aujourd'hui. Même si on a les services de l'État, même si on a les services de la ville et qu'on a un député du Nord qui est sensible et qui nous soutient dans cette situation. Mais pour autant, du point de vue des sinistrés, on trouve que le temps est trop long.
Des travaux encore loin d’être achevés
Selon la municipalité, des contraintes techniques expliquent la lenteur des réparations. Franck Mogade, adjoint au maire de Sainte-Marie, rappelle que les glissements de terrain imposent des diagnostics et des études longues avant de lancer les chantiers :
Ce sont des travaux qui sont quand même assez lourds. Quand vous avez une zone qui bouge, vous ne pouvez pas commencer des travaux sans diagnostic, sans études. Aujourd'hui, c'est de l'argent public, donc il faut effectivement faire des appels d'offres. Le temps que ces études se fassent, le temps peut sembler être long.
Cinq ans après les intempéries, Épineux, Fond-Saint-Jacques ou les hauteurs de Sainte-Marie portent encore les traces du drame. Beaucoup n’ont pas retrouvé une vie normale. Les travaux restent impossibles pour certains, trop coûteux pour d’autres. Une situation qui pèse sur le quotidien, et dont les habitants attendent toujours la résolution.
À ÉCOUTER Agnès Lery, la présidente de l’association des sinistrés de Sainte-Marie, a fait l’état des lieux sur la situation.
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