Après le braquage d’une bijouterie en plein jour, le sentiment d’insécurité grimpe
Mercredi après-midi (17 septembre), une bijouterie de la rue Lamartine, en plein centre-ville de Fort-de-France, a été la cible d’un braquage commis par trois hommes. Un nouvel épisode de violence dans la capitale qui amplifie le sentiment d’insécurité partagé par de nombreux Martiniquais.
Vers 16h30, trois jeunes hommes, âgés d’une vingtaine d’années, gantés et capuchés, dont l’un armé d’un pistolet automatique, pénètrent dans la bijouterie Martinique Bijoux. À l’intérieur se trouvent deux personnes : le gérant et son cousin.
Mais grâce à l’intervention rapide du frère du gérant, les trois individus se retrouvent enfermés dans la boutique.
La police déploie alors un important dispositif de sécurité. Après 40 minutes de négociations avec le RAID : l’arme est déposée, et les trois suspects finissent par se rendre sans résistance.
« Un palier franchi dans la violence »
Pour le maire de Fort-de-France, Didier Laguerre, cette intervention rapide est à saluer, mais elle révèle aussi une inquiétante montée en puissance des violences.
Grâce aux rondes qui ont été mises en place dans le centre-ville depuis le triple meurtre du mois de mai et à la collaboration entre les forces de l'ordre de la police et les commerçants, les braqueurs ont bien été arrêtés. Il n'y a pas de blessés graves, donc c'est un moindre mal, mais ça nous montre simplement qu'on franchit à nouveau un palier dans la violence qu'on a sur le territoire de la Martinique.
À ECOUTER Edouard Bellance, le père du gérant et propriétaire de la bijouterie a témoigné.
Un climat d’insécurité
Ce nouvel épisode de violence vient renforcer le sentiment d’insécurité des riverains. Certains dénoncent un manque de présence policière dans le centre-ville.
Un habitant exaspéré a témoigné :
Je tourne sur Fort-de-France dans la journée, je ne vois aucun véhicule police, pas de police nationale, pas de police municipale, il n'y a pas de sécurité dans Fort-de-France. Déjà, la nuit, c'est devenu dangereux. Aujourd'hui, ça va être dangereux la journée. Il y a des moyens qui ont été promis et ça n'avance pas. Il faut envoyer du monde. Il faut que le centre-ville soit sécurisé parce que les commerçants, ils n'arrivent plus à travailler, il n'y a plus personne qui vient. Tout le monde va dans les centres commerciaux. Mais ici, c'était une vie, Fort-de-France. Les gens venaient, ils venaient tout faire. Il y avait un truc. Aujourd'hui, il n'y a plus rien.
Un constat que tempère Hélène Agricole, présidente de l’association “Label Foyal” qui réunit des commerçantes de Fort-de-France :
Ce qui se passe à Fond de France. C'est la simple conséquence de ce qui se passe en Martinique et la simple conséquence de ce qui se passe en France. Ce n'est pas plus à Fort-de-France qu'ailleurs. Et tout ça, c'est le climat instauré par la politique actuelle. C'est déplorable pour le commerçant qui est resté quelques heures, a été tenu en joue dans son magasin fermé, ne sachant pas quoi faire, ni comment ça se passait dehors. Évidemment que c'est déplorable. Mais je répète, ce n'est pas plus à Fort-de-France qu'en Martinique en général et en France. Il ne faut pas stigmatiser Fort-de-France
Une enquête est en cours pour identifier d’éventuels complices et déterminer les circonstances précises de ce braquage.
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