Les retards de paiement à nouveau évoqués à la Plénière de la CTM
Malgré un « Plan Marshall » de 51 millions d’euros, la Collectivité Territoriale de Martinique souffre encore de difficultés à payer ses créanciers. Alors que le BTP s’est mobilisé en début de semaine,
Les retards de paiement s’invitent à chaque plénière et c’était encore le cas la semaine dernière. BTP, professionnels de la pêche, associations d’aide sociale… Plusieurs secteurs clés de l’économie martiniquaise souffrent aujourd’hui encore des retards de paiement de la Collectivité Territoriale de Martinique.
La réglementation légale fixe pourtant à 30 jours le délai de paiement des entreprises par une collectivité. Mais selon le dernier classement publié par la direction générale des finances publiques, ce délai moyen chez nous atteint 87 jours.
« C’est le plus long, en moyenne, de tout l’ensemble français », souffle un acteur du BTP.
Plusieurs facteurs expliquent cette situation. La CTM, selon ses dirigeants, aurait hérité de dettes et des factures accumulées, certaines datant de 2018.
Un équilibre financier délicat
La cyberattaque de mai 2023 a également fortement impacté le travail des agents. Un « Plan Marshall », doté de 51 millions, a d’ailleurs été lancé pour traiter au moins 25% de ces factures.
Mais de manière structurelle, l’équilibre financier de la CTM demeure complexe comme le rappelle Jordan Eustache, directeur général des services.
La CTM dépend de trois grosses variables : d’une part, les dotations transmises par l’Etat, la fiscalité transférée (des parts de TVA) et des recettes fiscales dites directes mais qui ne le sont pas totalement puisque nous n’avons pas de pouvoir de décision là-dessus : l’octroi de mer, la taxe supplémentaire sur le carburant, la TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques)… Elles sont pratiquement toutes basées sur la consommation. La structure actuelle du budget de la collectivité repose beaucoup sur les fluctuations de la consommation. La CTM, c’est le développement économique, le transport. Elle est la principale contributrice de Martinique Transport, cela représente 80 millions d’euros chaque année. Il y a également le budget de l’Atrium, du Campus Caribéen des Arts, du Parc Naturel Régional. Donc, c’est une très vaste capacité d’intervention que l’on nous demande au quotidien et, dans le même temps, les recette sont moindres ».
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