Le tribunal administratif se penche sur la gouvernance de l'Ehpad les Gliricidias

Par 27/05/2025 - 15:10 • Mis à jour le 27/05/2025 - 21:44

C'est désormais à la justice administrative de se pencher sur les soubresauts au sein de la gouvernance de l'EHPAD les Gliricidias du François. Une audience s'est tenue ce mardi matin (27 mai 2025) à Schoelcher.

    Le tribunal administratif se penche sur la gouvernance de l'Ehpad les Gliricidias
©MP/RCI Martinique

Après plusieurs mois de chaos en coulisse, la justice administrative a été saisie pour trancher sur la gouvernance de l'établissement. Il faut dire que la présidence du conseil d’administration de la structure était revendiquée par deux personnes.

Maryse Crochemar-Pélage, membre de l’association des anciennes et anciens du lycée de Bellevue, est l'une d'entre elles. L'association en question gérait l'établissement jusqu'à la désignation d'une administrateur judiciaire.

L'autre protagoniste est Marie-Frédérique Lordinot. Cette dernière est accusée d'avoir récupéré la présidence du conseil d'administration frauduleusement.

Faux conseil d'administration

Pour bien comprendre les ressorts de cette affaire, il faut préciser que la première citée qui était en poste avant l’assemblée générale début décembre avait manifesté son désir de passer la main, sans aller au bout de la démarche.

Sa trésorière adjointe, Marie-Frédérique Lordinot aurait alors formé un conseil d’administration dont elle a pris les commandes. Un passage en force auquel elle a donné des atours légaux en déclarant la nouvelle gouvernance à la sous-préfecture du Marin à la fin du mois de décembre 2024.

Maryse Crochemar-Pélage explique comment un nouveau conseil d'administration a été déclaré sans que personne ne s'en doute :

Je lui ai envoyé un courrier pour lui dire on t'invite à venir le 10 janvier pour te présenter devant le conseil, pour nous expliquer ce qui se passe. S'il faut régulariser, on va régulariser, mais pour le moment on ne comprend pas. Explique nous. Elle ne s'est pas présentée, mais entre temps, je reçois une autre adresse de siège et un récépissé de la préfecture disant qu'elle est présidente. Voilà comment on a su. Quand on va se renseigner, on nous dit que c'est elle qui a déposé la déclaration en bonne et due forme. Or quand elle a déposé, nous n'avions même pas encore rédigé le procès-verbal du 14 décembre. Elle a déposé sa demande le 24 décembre et dans sa demande, on a constaté que cette dame a élaboré un conseil d'administration. Elle avait invité trois autres membres de l'ancien conseil qui ont refusé d'y aller. Mais jusqu'à présent, on ne savait pas qu'elle avait mis ces trois personnes sur la liste, qui ont d'ailleurs porté plainte contre elle en disant que c'est inadmissible

Cette situation avait provoqué du remous au sein de l’établissement au mois d’avril 2025. Face à cette double présidence, les salariés avaient entamé un mouvement de grève durant plusieurs semaines.

Gouvernance renouvelée

En réaction, les membres de l'association avaient de nouveau élu madame Crochemar-Pélage à la tête du conseil d'administration mais la sous-préfecture du marin avait néanmoins refusé de délivré un récépissé tenant compte de cet état de fait.

C'est une des raisons pour lesquelles le tribunal administratif a été saisi ce mardi. Cette problématique a tout de même été réglée quelques jours avant l'audience a révélé maître Yasmina Kéita-Capolin, avocate de l’association :

La secrétaire générale de la sous-préfecture du Marin, en charge de délivrer des récépissés de modifications, avait rejeté la télédéclaration du 26 février de l'association par le biais de sa présidente re-légitimée, madame Crochemar-Pélage. Or, il y avait déjà effectivement un récépissé qui avait été délivré le 26 décembre 2024 à madame Lordinot, se présentant comme la présidente de cette association. Avant que ne se tienne l'audience, la sous-préfecture nous a délivré ce récépissé. C'est heureux, puisque après une analyse juridique approfondie, ils ont considéré qu'effectivement, nous avions raison et ils nous ont donné raison en délivrant ce récépissé du 14 mai. Et puis, en retirant le courrier de la secrétaire générale

Administration judiciaire contestée

Une bonne nouvelle donc mais qui ne suffit pas aux membres de l’association.

En effet, depuis le début du mois de mai, la structure est gérée par un mandataire judiciaire au regard de la confusion qui régnait.

Pour l'avocate, avec la prise en compte de la gouvernance par les services de l'Etat, cette mesure n'a plus lieu d'être :

Qui dit administration judiciaire dit que l'association n'a plus les pouvoirs, finalement, qui lui incombent. Et il revient à un mandataire judiciaire d'administrer pendant quelque temps. Et là, nous avons appris à l'audience que ça serait un an renouvelable, un an, nous dit la préfecture, ce qui est inadmissible puisqu'il n'y a aucun péril imminent, rien qui puisse justifier justement cette administration provisoire. Les résidents, normalement, devront retrouver la tranquillité avec le fait qu'on ait délivré ce récépissé du 14 mai

Malgré nos nombreuses sollicitations, notre rédaction n’a pas réussi à joindre, Marie-Frédérique Lordinot absente lors des débats ce mardi matin au tribunal administratif.


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