Les « supercentenaires » plus nombreux aux Antilles

Par 24/04/2024 - 05:59 • Mis à jour le 24/04/2024 - 06:23

Selon une étude de l'Ined, on assiste en France à une « explosion spectaculaire » des décès après 105 ans, voire même 110. Des très grands âges surreprésentés en Guadeloupe et en Martinique.

    Les « supercentenaires » plus nombreux aux Antilles

En 2024, on comptait en France 31 000 centenaires, soit trente fois plus qu'il y a 50 ans. Si les tendances actuelles de la mortalité se poursuivent, l'Insee envisage leur nombre à plus de 200 000 en 2070.

Pour l'Ined, vivre au-delà de 105 ans est désormais passé de "l’improbable" à la "réalité". Évidemment, cela reste rare puisque ces décès à ce très grand âge ou plus ne représentent que 0,15% de ceux comptabilisés en France mais alors qu'il n'y en avait que quelques uns à la fin des années 80, il y en a eu 924 en 2020.

8 fois plus de supercentenaires aux Antilles, un lien avec l'esclavage ?

En ce qui concerne les "supercentenaires", les 110 ans ou plus, l'INED évoque une "fréquence inattendue" de ces derniers aux Antilles où ils sont 8 fois plus nombreux. Si en France hexagonale, le nombre de supercentenaires décédés varie de 0 à 17 pour un million d'habitants, proportionnellement à la population on en compte ainsi en Guadeloupe 44 pour un million et en Martinique 36 pour un million. Entre 1978 et 2022, 373 décès de supercentenaires ont été enregistrés en France, dont 32 en Outre-mer (29 aux Antilles).

Pour l'INED, cette surreprésentation est "d'autant plus surprenante que la Guadeloupe et la Martinique ont des espérances de vie à la naissance inférieures à celle de l'Hexagone".

Comment l'expliquer ? Les auteurs de l'étude assurent en premier lieu que les données sont fiables et vérifiées avant de mettre de côté un possible "effet lié à l'environnement" car on ne retrouve pas autant de supercentenaires à La Réunion qu'aux Antilles. Une hypothèse est alors avancée : celle du peuplement des deux îles, "essentiellement constitué de descendants d'esclaves qui ont souffert de la traite, incluant la très meurtrière traversée de l'Atlantique". "Ces conditions extrêmes ont pu conduire à une sélection des plus robustes et, ce faisant, peut-être celle de gènes de la longévité", écrivent-ils. Autant d'hypothèses qui pourraient être confirmées par des études génétiques.

 


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