Fin de vie : le détail des votes des députés antillais
Les projets de loi sur les soins palliatifs et le droit à l'aide à mourir ont été adoptés en première lecture à l'Assemblée nationale, ce mardi 27 mai. Ce sujet sociétal majeur a été au cœur de nombreux débats, au sein même des différents groupes parlementaires, notamment parmi les députés antillais.
Preuve de la difficulté de ce double projet de loi, le premier volet sur les soins palliatifs a été voté à l'unanimité des présents dans l'hémicycle, mais le second qui portait directement sur le droit à l'aide à mourir, a connu plus de divisions, même s'il a finalement été largement soutenu, par 305 voix pour et 199 contre.
Car au-delà d'opinions partisanes, l'Assemblée nationale se penchait là sur un dossier qui touche aux convictions personnelles et la plupart des groupes avaient décidé de laisser une liberté de choix, singulièrement sur le droit à l'aide à mourir.
Ainsi, parmi nos députés, les votes sont partagés. Déjà la plupart n'étaient pas au Palais Bourbon, très probablement en raison des dates mémorielles de l'abolition de l'esclavage (22 mai en Martinique, 27 mai en Guadeloupe), qui rendaient difficiles de délaisser leur circonscription. Mais dans la grande majorité, ils avaient fait des délégations de vote pour s'exprimer sur ce sujet.
Majorité de "pour" en Martinique, abstentions en Guadeloupe
Dans les rangs socialistes et apparentés, les Martiniquais Béatrice Bellay et Jiovanny William se sont exprimés “pour”, alors que parmi les Guadeloupéens, Elie Califer n'a pas participé au scrutin et Christian Baptiste s'est abstenu.
L'abstention a été un choix répandu sur l'archipel papillon, puisque cela a aussi été la position des LIOT Olivier Serva et Max Mathiasin.
Du côté de la Gauche démocrate et républicaine, Marcellin Nadeau a voté “pour”, tout comme son collègue guyanais et président de la délégation Outre-Mer, Davy Rimane.
En revanche, dans la même formation, l'autre guyanais Jean-Victor Castor a préféré ne pas participer au vote, idem pour le LFI de Martinique Jean-Philippe Nilor, alors que son groupe a très majoritairement soutenu ce texte, à l'unanimité moins un vote "contre" et trois abstentions.
Voix divisées parmi les autres Antillais et Ultramarins
Un peu plus au Nord, le député de Saint-Martin et Saint-Barthèlemy, le Modem Frantz Gumbs, a soutenu le projet de loi, il nous a confié avoir été rassuré par les garanties actées dans l'hémicycle.
Enfin, parmi les antillais d'origine de l'Assemblée, l'écologiste Steevy Gustave a voté “pour” alors que la Modem Maud Petit s'est exprimé “contre”. Un détail du vote qui montre toute la complexité d'un sujet qui interroge au-delà des positions partisanes. Notez que cette division se retrouve aussi lorsqu'on analyse le scrutin pour les autres Outre-Mer. Si Stéphane Lenormand de Saint-Pierre-et-Miquelon et les députés réunionnais ont majoritairement voté "pour", il y a eu beaucoup d'abstentions dans le Pacifique, et des votes "contre" de la part des deux députés RN ultramarins, de Mayotte et de la Réunion.
Le projet de loi devrait être présenté au Sénat en fin d'année, avant une deuxième lecture, qui s'annonce très probable, à l'Assemblée nationale en début d'année prochaine.








