Ces sportifs antillais solidaires de la lutte contre la vie chère
Depuis le début du mouvement contre la vie chère en Martinique, de plus en plus de personnalités, notamment issues du monde du sport, ont pris la parole pour dénoncer à leur tour le coût de la vie dans les territoires ultramarins.
L’un des premiers à avoir manifesté son soutien dans la lutte contre la vie chère est le basketteur martiniquais Mathias Lessort. L’ailier des Panathinaikos Athens ne manque pas une occasion de parler de ce sujet. Déjà en octobre en sortie de match il déclarait.
C’est un sujet très important pour moi. La situation en Martinique est vraiment mauvaise, je veux juste manifester mon soutien à la population, encourager les gens à regarder ce qu’il se passe là-bas et que je suis là avec eux, continuez, le combat n’est pas fini.
Le 30 octobre le double médaillé d’argent olympique confiait à l’Équipe que : « Le coût de la vie y est déplorable. Le peuple martiniquais a été pris en otage par certaines personnes qui ont le monopole du commerce alimentaire et du marché de l’immobilier. »
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— Mathias Lessort (@ThiasLsf) November 9, 2024
Et plus récemment, c’est son équipe qui lui a fait une surprise en manifestant sa solidarité avant la mobilisation parisienne qui a eu lieu le 10 novembre sous la houlette du RPPRAC. Une banderole du drapeau de la Martinique affichait le mot « solidarité », avant d’être retirée car confondu avec le drapeau palestinien.
Toujours avec les peuples en difficulté. Solidarité avec les Martiniquais.
L’ancien footballeur antillais, Thierry Henry, a lui aussi pris la parole à ce sujet sur une chaîne de sport américaine, pour laquelle il est chroniqueur, le mois dernier.
J’adresse un message de soutien aux populations de Guadeloupe et Martinique, je ne sais pas si vous le savez, mais la vie est chère dans ces territoires. C’est la France. Les prix de l’alimentaire dans les supermarchés sont 2,3,4, même 5 fois supérieur que dans l’Hexagone.
Au début du mois, Marcus Coco, footballeur au FC Nantes, né en Guadeloupe, dénonçait lui aussi, en conférence de presse, la vie chère qu’il a lui-même connu plus jeune.
Je l’ai vécu donc je sais très bien que c’est quelque chose dont tout le monde n’est pas au courant. Je pense qu’il faut y aller pour vraiment prendre conscience du coût de la vie là-bas. Quand j’étais jeune et que je vivais là-bas, c’était déjà élevé et ça a encore augmenté (…) Je parle en tant que Guadeloupéen et Antillais, ça fait très longtemps qu’on subit", a réagi ce vendredi Marcus Coco, en conférence de presse.
Le 5 novembre, la footballeuse martiniquaise Wendie Renard a aussi pris la parole dans un entretien consacré à Ouest France. Elle déplore une différence de traitement entre les Ultramarins et les Français de l’Hexagone.
Parfois on se demande si on est vraiment Français…Je suis attristée de voir qu’on est obligé de manifester pacifiquement pour réclamer un dû qui devrait être logique. C’est un mouvement légitime. Le peuple antillais et celui des DOM-TOM de manière générale souffrent énormément de la vie chère.
Autre voix, loin de passer inaperçue, celle du Guadeloupéen 7 fois médaillé aux Jeux olympiques, Teddy Riner. De retour de son voyage au Maroc avec le président de la République, il s’est lui aussi fait entendre à ce sujet en déclarant :
J'aimerais comprendre pourquoi c'est plus cher pour nous, interroge-t-il. J'aimerais comprendre pourquoi on nous traite autrement. On est Français ou on n'est pas Français ?
Teddy Riner a assuré qu’il suivra de près la situation.
Plus récemment encore, c’est dans une publication commune sur Instagram que Sandrine Gruda, Lilian Thuram, Marie-José Pérec et Maguy Nestoret ont apporté leur soutien :
Parce que l’injustice sociale qui ronge les départements et territoires d’Outre-mer est indigne (…) nous ne pouvons que soutenir le mouvement contre la vie chère.
Reste à savoir si toutes ces prises de position permettront de faire évoluer la situation dans les faits.