50 ans après la loi Veil sur l’IVG, un tabou qui se déconstruit peu à peu aux Antilles

Par 17/01/2025 - 16:33 • Mis à jour le 17/01/2025 - 16:34

Il y a 50 ans, jour pour jour, la loi Veil était promulguée en France, marquant un tournant historique : la dépénalisation de l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Cette loi consacrait une liberté fondamentale désormais inscrite dans la Constitution française : celle des femmes de disposer librement de leur corps et de décider de leur avenir.

    50 ans après la loi Veil sur l’IVG, un tabou qui se déconstruit peu à peu aux Antilles

50 ans. Ce vendredi 17 janvier marque le 50ème anniversaire de la loi Veil, du nom de Simone Veil alors Ministre de la Santé ayant porté le projet d’interruption volontaire de grossesse.

C’est une étape majeure dans l’histoire des droits des femmes en France.

France Télévision et l’INA (Institut National de l’Audiovisuel) ont produit un documentaire donnant la parole aux femmes ayant vécu avant la promulgation de cette loi. Une époque où l’avortement était pratiqué de manière clandestine.

« Enlever l'enfant », un terme utilisé aux Antilles

« Enlever l'enfant », c'était le terme utilisé aux Antilles, selon la sociologue et anthropologue Stéphanie Mulot que l'on retrouve dans les témoignages de ce documentaire.

« Il suffit d'écouter les femmes », donne la parole à ceux qui ont vécu cette période avant la loi Veil dans la clandestinité. L'avortement a été très longtemps un sujet tabou aux Antilles, comme en témoigne Viviane née à Pointe-à-Pitre qui parle de sa propre expérience.

Même après 1975, la clandestinité était de rigueur pour beaucoup de femmes avec le poids de la tradition, la religion ou la peur du qu'en dira-t-on aux Antilles.

50 ans après la promulgation de la loi Veil sur l'IVG, la situation a bien changé aux Antilles.

Aujourd'hui, la Guadeloupe, comme la Martinique est parmi les tout premiers départements en matière d'interruption volontaire de grossesse (IVG).

Toujours une certaine discrétion

« Il suffit d'écouter les femmes » est l'écho des paroles de la ministre de la Santé, Simone Veil, en 1975, quand elle défendait son projet de loi devant l'Assemblée nationale composée très majoritairement d'hommes.

Ce documentaire se compose de dizaines d'entretiens visibles sur internet pour évoquer la douleur, la libération ou le traumatisme de cette époque.

Les sociétés guadeloupéenne et martiniquaises modernes ont bien évolué même si la discrétion caractérise encore l'IVG, notamment en Guadeloupe, qui reste un sujet encore tabou et à déconstruire, selon Stéphanie Mulot.

« Il suffit d’écouter les femmes » de Sonia Gonzalez est à revoir sur les sites internet en replay de France.tv et INA.fr


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Ce que vous en dîtes

À l'occasion de cet anniversaire, nous avons voulu savoir : ce droit est-il aujourd'hui pleinement intégré dans les mentalités ou demeure-t-il encore tabou dans certains contextes ?

A ÉCOUTER Témoignages et réflexions au micro de Lynda Cayarcy

 


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