Grève à Air Antilles : le mouvement devrait se durcir
La grève des pilotes continue à Air Antilles et Air Guyane, et le mouvement devrait se durcir avec le personnel navigant commercial qui a déposé un préavis de grève.
Alors que le conflit au sein du groupe Caire s’enlise, la situation est de plus en plus compliquée aux Antilles comme en Guyane et cela ne risque pas de s’améliorer de suite. Pourtant, ce mardi 25 juillet, dans un courrier adressé au ministre délégué à l’Outre-Mer, le sénateur de Guadeloupe Victorin Lurel, demande au gouvernement de prendre l’initiative d’une médiation afin de renouer le dialogue dans ce conflit.
Une situation difficile
La disparition d’Air Antilles et Air Guyane serait un très mauvais coup porté à tout le secteur de l’aérien et du voyage en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane, souligne le sénateur.
Victorin Lurel a évoqué dans son communiqué les passagers encore bloqués par cette grève, mais aussi les étudiants et la population plus globalement qui comptent sur cette compagnie pour ses voyages entre les îles du Nord, la Martinique et la Guadeloupe.
Il en va de même pour l’importance des liaisons au sein du territoire de la Guyane. Certaines communes du territoire se retrouvent complètement isolées.
La semaine dernière, l’hélicoptère Dragon 973 s’est rendu à Saül pour apporter 400 kg de denrées alimentaires et ramener sur le littoral certaines personnes ayant des motifs impérieux. Jean-Paul Goudot est le propriétaire d’un carbet à Saül. Il nous raconte ce que les habitants vivent depuis plus de 10 jours.
Les PNC déposent un préavis de grève
Cependant, le mouvement devrait se durcir puisqu’après les pilotes, ce sont les PNC (personnel navigant commercial), qui ont déposé un préavis de grève hier. Ils réclament l’ouverture de discussions avec le groupe CAIRE (Compagnie Aérienne Interrégionales Express). Le personnel navigant commercial dénonce une situation totalement instable au sein de l’entreprise depuis une vingtaine d’années. Une situation qui s’est fortement dégradée avec l’inflation comme l’explique Mélissa Germé :
On s'excuse auprès de nos passagers, mais les conditions qu'ils vivent actuellement, ce sont celles qu'on vit au quotidien avec Air Antilles. Toujours dans une incertitude, toujours dans des menaces de dépôt de bilan, toujours le couteau sous la gorge parce qu'on ne sait pas comment on va se nourrir, on ne sait pas quel sera notre salaire de fin de mois. Et on a juste voulu dire stop aujourd'hui.
Du côté des syndicats, les réactions et demandes se multiplient. Le SNPNC (syndicat national du personnel navigant commercial) demande l’intervention du ministre des Transports et de l’Outre-Mer. Et l’UNSA Aérien qui « déplore un dialogue social inexistant » et « condamne la position désinvolte d’Air Antilles », interpelle « les autorités compétentes afin de trouver une solution qui défend l’intérêt de tous les salariés et la pérennité de l’entreprise ».