Un chantage à la vaccination dénoncé au centre pénitentiaire de Guadeloupe
Vaccination contre remise de peine : voilà le chantage qui a été dénoncé la semaine dernière en Guadeloupe, au centre pénitentiaire de Baie Mahault. Le ministère de la Justice, de son côté, indique que le document incriminé, fruit d’une "initiative locale", ne sera plus utilisé.
Un chantage à la vaccination au centre pénitentiaire de Baie Mahault
Un formulaire, intitulé "demande de vaccination", avait été adressé aux détenus du centre pénitentiaire de Guadeloupe, dans le cadre de la campagne de lutte contre le Covid-19. On peut y voir des cases à cocher, donnant aux prisonniers l’occasion d'indiquer s’ils souhaitent se faire vacciner ou non. En bas de ce formulaire, il est ainsi mentionné que "l’attestation de vaccination" sera prise en compte dans les dossiers de demandes de permission, d’aménagement de peine et l’octroi des remises de peines supplémentaires.
Ce feuillet, largement diffusé sur les réseaux sociaux, a fait beaucoup réagir. L’association Victimes Covid-19 France a notamment dénoncé ce procédé qui induirait un chantage à la vaccination contre remise de peine. Avec ce formulaire, environ 200 détenus sur les 620 que compte le centre pénitentiaire ont accepté d’être vaccinés.
Le ministère de la Justice, de son côté, indique que ce document, fruit d’une "initiative locale", ne sera plus utilisé.
Au centre pénitentiaire de Ducos, une lutte contre le Covid-19 fondée sur la pédagogie
En Martinique, cette démarche n’a pas été appliquée. La lutte contre le Covid-19 bénéficie d'une gestion efficace au centre pénitentiaire de Ducos, où le dernier cluster remonte au début d’année. C'est ce qu'indique Patrick Louvounou, secrétaire local de FO Pénitentiaire :
La lutte contre le Covid-19 ne doit pas être un amalgame. On veut bien comprendre toutes les initiatives possibles, mais si vous ne respectez pas la parole donnée au détenu, c'est-à-dire l'attribution de réduction de peine supplémentaire en acceptant la vaccination, vous mettez une détention à feu et à sang. Ce n'est pas le cas à Ducos, il n'y a pas eu de chantage. Il y a eu un gros travail pédagogique fait et les détenus eux-mêmes se sont portés volontaires
Concernant la vaccination, 220 prisonniers du centre pénitentiaire de Ducos ont un schéma complet parmi les 750 détenus que compte l’établissement.