La croissance de l’infertilité, une réalité aussi aux Antilles
Selon l’Organisation mondiale de la santé, une personne sur 6 dans le monde est touchée par l’infertilité. Toutes les régions du monde sont concernées y compris la Martinique et la Guadeloupe. Et les causes sont nombreuses.
Lancement à compter de ce lundi (4 novembre) de la Semaine nationale de la sensibilisation à l’infertilité.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 17 % de la population adulte, soit environ 1 personne sur 6 dans le monde est touchée par l’infertilité.
Et toutes les régions du monde sont concernées y compris les régions d’Outre-mer.
La Caraïbe, la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, La Réunion et Mayotte ne sont, en effet, pas épargnées.
Côté chiffres, le taux de natalité était de 16 % en 2006, il chute à 12 % en 2020.
Recul de l’âge de la première maternité
L’infertilité est une problématique médicale, mais également écologique, sociologique et économique.
Les modes de vie en Guadeloupe expliquent les chiffres croissant de l’infertilité : le recul de l’âge de la première maternité est l’une des causes principales, car le niveau de fertilité baisse avec l’âge.
Selon les dernières données, l’âge de la mère au 1er enfant en Guadeloupe se situe autour 29 ans en 2012 contre 30 ans en 2022.
Le Dr Lynda Pavili, biologiste de la reproduction et présidente de l’association Ferti 971, invitée de Perspectives ce lundi (4 novembre), indique qu’il n’y a pas d’étude épidémiologique qui donne des chiffres précis sur la situation aux Antilles.
Toutefois, selon un chiffre publié par le centre caribéen de médecine de la reproduction, 600 couples consulteraient chaque année pour infertilité en Guadeloupe.
C’est beaucoup sur une population de 400 000 habitants.
Les hommes tout autant concernés
Autre information à prendre en compte, contrairement aux idées reçues, l’homme présente un facteur d’infertilité dans environ 60 % des cas.
Les causes sont multiples, des facteurs liés au mode de vie, le tabagisme, la sédentarité, l’alimentation et d’autres facteurs liés à la pollution.
Le sujet est encore tabou. Or la qualité du sperme est reconnue aujourd’hui comme indicateur de santé publique. Il existe un lien entre mauvaise qualité du sperme et augmentation de la morbidité et de la mortalité des hommes, toute cause confondue.
Cette altération de la qualité des gamètes serait liée à l’exposition croissante aux perturbateurs endocriniens qui impacte également la fertilité des femmes.
A ECOUTER L’intégralité de l’intervention du Dr Lynda Pavili dans Perspectives, ce lundi (4 novembre), sur le sujet de l’infertilité.