Applications menstruelles : mieux vaut ne pas trop compter sur elles pour la contraception

Par 04/12/2025 - 13:30 • Mis à jour le 04/12/2025 - 14:05

Une note de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) publiée ce mardi 2 décembre 2025, les applications de suivi menstruel ne tiendraient pas leur promesse d'offrir aux femmes un suivi précis de leur cycle, conduisant parfois à des grossesses non désirées.

    Applications menstruelles : mieux vaut ne pas trop compter sur elles pour la contraception

Les applications de suivi des règles sont aujourd’hui utilisées par des millions de femmes. Pratiques, faciles d’accès et largement répandues, elles permettent de prévoir l’arrivée des menstruations ou d’estimer les périodes d’ovulation. Mais leur utilisation comme outil de contraception inquiète de plus en plus les autorités et les professionnels de santé.

La DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a alerté le 2 décembre dernier, sur les risques liés à leur usage. Selon l’autorité, ces plateformes ne constituent pas des outils fiables d’aide à la conception ni à la contraception. Et pourtant, selon les enquêtes menées ont montré que certaines d’entre elles affirment permettre "une maîtrise de la conception grâce à l’indication de périodes de menstruation et de fertilité". L’une va même jusqu’à se présenter comme un moyen de contraception.

La confiance des consommatrices

Certaines utilisatrices leur font pleinement confiance pour anticiper leurs menstruations. 

Mon application s'appelle Flo et j'ai essayé de l'utiliser parce que souvent, je ne savais pas quand est-ce que ça allait arriver et ça arrivait à l'improviste, donc je préférais avoir l'application pour savoir. C'est vrai qu'au début, ça ne donnait pas exactement, mais au fur et à mesure d'avoir rentré les jours de règles, j'ai vu que petit à petit, ça améliorait et ça me donnait vraiment le jour où ça arrivait.

D’autres s’en servent également dans le but d’optimiser leurs chances de tomber enceintes.

Elle est fiable, selon moi. Chaque fois que je regarde, ça correspond. Donc oui, pour le futur, je vais toujours l'utiliser quand je vais concevoir un enfant.

Les médecins alertent sur les limites

Mais cet engouement suscite de fortes inquiétudes chez les professionnels de santé. Les médecins rappellent que le fonctionnement du cycle menstruel peut varier fortement d’une femme à l’autre. C'est le cas de la gynécologue-obstétricienne Sandra Kissoun.

Chez certaines femmes qui ont des cycles plus longs ou plus courts ou des pathologies associées à un type de troubles du cycle menstruel, comme par exemple le syndrome des ovaires polykistiques, le calcul peut être différent avec une ovulation décalée par rapport à celle annoncée par l'application.

Dans ces cas, les données fournies par les applications deviennent approximatives, ce qui peut conduire à de graves erreurs d’interprétation, notamment pour celles qui cherchent à éviter une grossesse.

Les spécialistes sont unanimes : aucun outil ne remplace le suivi médical. Malgré leur popularité, ces applications ne peuvent pas garantir une fiabilité médicale suffisante. Elles doivent rester des outils d’information et de suivi, et non des moyens de contraception.


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