Présidentielles 2022 : quand l'Histoire n'est pas un sujet de débat politique

Par 30/03/2022 - 18:47

Si le premier tour du scrutin présidentiel est dans dix jours, après la pandémie du Covid-19, c'est bien la guerre en Ukraine qui sature l'espace public. Les conséquences sur l'inflation, sur les prix de l'énergie, sur le pouvoir d'achat ou encore les relations internationales relèguent, en effet, au second plan de nombreux sujets et thèmes de campagne. Parmi ces-derniers, les questions identitaires, historiques et de mémoire. Déboulonnage des statues, débats sur les discriminations actuelles et passées, la mémoire de l'esclavage reste en marge des programmes "Outre-mer" des douze candidats de cette course à l'Elysée.

    Présidentielles 2022 : quand l'Histoire n'est pas un sujet de débat politique

L'ancien Premier Ministre Jean-Marc Ayrault, qui est aussi l'actuel Président de la Fondation pour la Mémoire de l'esclavage, le disait lui-même:

A cause de la guerre en Ukraine, il est difficile de peser dans le débat public.

Pourtant, la Fondation a envoyé un questionnaire à tous les candidats à la présidentielle, à propos de leur projet mémoriel et de lutte contre les discriminations, mais aucun n'a répondu pour le moment.

Interrogé sur une promesse, non tenue, d'un monument en mémoire des victimes de l’esclavage, dans le Jardin des Tuileries, le Président-candidat Emmanuel Macron a assuré lors de sa Conférence de presse du 17 mars dernier, que le sujet ne serait pas évacué, s'il est élu pour un prochain mandat.

La candidate du parti "Les Républicains", Valérie Pécresse, qui a donné une conférence de presse, uniquement consacrée à l'Outre-mer, plaide pour une "mémoire apaisée" , "une mémoire qui doit servir la réconciliation".

Quant à Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la "France Insoumise" défend une résolution, à l'Assemblée nationale, afin de réaffirmer que la négation ou la minimisation des crimes contre l'humanité de la traite et de l'esclavage, sont eux-mêmes des crimes. Il a ainsi fait une allusion directe à l'extrême-droite, à Marine Le Pen et plus encore, à Eric Zemmour.

Ce dernier qui est aussi un ancien polémiste du journal "Le Figaro" a, de son côté, fait scandale en déclarant que, pour lui "la colonisation a été une bénédiction".

C'était l'une des rares fois où ce thème est finalement apparu dans l'espace public français.


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