Plan pauvreté : quelles mesures pour les Outre-mer ?
Emmanuel Macron a présenté hier la stratégie nationale de Prévention et de Lutte contre la Pauvreté.
"Je ne veux pas un plan pour que les pauvres vivent mieux mais qu'ils aient le choix", "les premiers de cordée ne doivent pas oublier les derniers de cordée", ne plus "transmettre la pauvreté en héritage". Le président de la République a enchaîné les formules et mots forts comme "scandale de la pauvreté", "éradiquer la pauvreté" lors de son discours hier au Musée de l'Homme.
C'est dans ce célèbre lieu parisien que le chef de l'Etat avait décidé de lancer la stratégie de l'exécutif, qui doit mobiliser 8,5 milliards d'euros sur le reste du quinquennat.
On y retrouve des mesures comme la création d'un revenu universel d'activité, la réforme des aides d'accueil, des repas à 1 euro et des petits-déjeuners dans les écoles prioritaires pour "intervenir dès la petite enfance", une obligation de formation jusqu'à 18 ans, la mise en place d'un service public d'insertion, un meilleur accompagnement pour le retour à l'emploi, un accès garanti pour tous à une complémentaire santé, une formation des professionnels concernés... Un dispositif national qui concerne bien évidemment les territoires ultramarins, marqués par une grande précarité. "Ce plan va être décliné dans tous les territoires avec une gouvernance locale donc il concerne évidemment les Outre-mer, avec les acteurs locaux qui feront partie de cette dynamique que nous allons mettre en oeuvre", a insisté la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn.
S'ils ne l'ont pas été dans le discours du président, les Outre-mer sont mentionnés dans le dossier de présentation du plan pauvreté : "En lien avec les Assises de l'Outre-mer (sic), une contractualisation adaptée aux besoins des territoires ultra-marins sera déployée afin d'y apporter des solutions renforcées".
Développement des dispositifs d'accueil, "guichets uniques de la petite enfance"
Et c'est donc dans le Livre Bleu, présenté en juin dernier, qu'il faut regarder pour avoir plus de détails. Comme les annonces d'actions pour "un nouveau souffle à la politique du logement", de mesures pour "une éducation de qualité" avec l'extension des programmes de réussite éducative et la mise en place du dispositif "devoirs faits" dès l'école primaire, un engagement de plus de 700 millions d'euros pour accompagner vers l'emploi et la formation. On y retrouve aussi l'affirmation d'une "déclinaison spécifique Outre-mer" de la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes avec notamment le développement des dispositifs d'accueil collectifs pour les moins de 3 ans, l'augmentation des subventions de la CAF pour les établissements d'accueil, la création de "guichets uniques de la petite enfance" pour "accélérer les créations des places" qui manquent. Des conférences territoriales de l'Action Sociale et de la Famille, sur la base du volontariat, pourraient aussi se tenir.
Emmanuel Macron a assuré qu'un suivi régulier du plan pauvreté serait mis en place dès le début de sa mise en application, au 1er janvier 2019.